La conscience est un phénomène difficile à définir précisément en raison de la difficulté à comprendre sa nature et ses contours, d’autant qu’il est loin d’être certain que ce qui cherche à la comprendre, la conscience elle-même précisément dont la raison est un outil stylisé, soit capable de se saisir elle-même (« le couteau ne peut se couper lui-même » disent les bouddhistes). La conscience est, du point de vue de certaines philosophies et de la psychologie, la faculté mentale qui permet d’appréhender de façon subjective les phénomènes extérieurs (par exemple, sous la forme de sensations) ou intérieurs (les états émotionnels, les pensées..) et plus généralement sa propre existence. Si je suis triste ou heureux et que je me rends compte que je suis triste ou heureux, par exemple, je prends alors conscience de mes états affectifs et mentaux. D’un point de vue éthique ou moral, elle est également la faculté de discerner bien et mal. Historiquement le terme fut d’abord employé dans le sens de ‘conscience morale’, aussi bien par les philosophes latins que dans les écritures judéo-chrétiennes
Questions/réponses avec un esprit instructeur
– Quel est le moyen pratique le plus efficace pour s’améliorer en cette vie et résister à l’entraînement du mal ?
Un sage de l’antiquité vous l’a dit : Connais-toi toi-même. » – Nous concevons toute la sagesse de cette maxime, mais la difficulté est précisément de se connaître soi-même ; quel est le moyen d’y parvenir ? « Faites ce que je faisais moi-même de mon vivant sur la terre : à la fin de la journée, j’interrogeais ma conscience, je passais en revue ce que j’avais fait et me demandais si je n’avais pas manqué à quelque devoir ; si personne n’avait eu à se plaindre de moi. C’est ainsi que j’étais parvenu à me connaître et à voir ce qu’il y avait à réformer en moi….. La connaissance de soi-même est donc la clef de l’amélioration individuelle… Nous pourrions dire que la conscience est la capacité de découvrir qui l’on est intérieurement au plan moral et matériel ainsi que notre rapport au monde matériel et spirituel en général. Depuis notre création nous sommes passés par de nombreux stades évolutifs, notamment le végétal, l’animal et aujourd’hui l’humain. Ces stades progressifs nous ont permis d’utiliser les possibilités contenues dans le fluide universel depuis la création, au fur et à mesure de notre propre évolution, comme le développement de la vie, de l’intelligence comportementale, etc. Le stade de l’humain est celui du développement de l’intelligence, de l’expérience et de la réflexion, du sentiment, de l’analyse, de la notion de bien et de mal, de l’altruisme et du libre arbitre ; c’est celui de la manifestation des attributs de l’Esprit qui développeront la conscience, avec la pensée et la volonté.
– L’intelligence est-elle un attribut du principe vital ?
Non, puisque les plantes vivent et ne pensent pas : elles n’ont que la vie organique. L’intelligence et la matière sont indépendantes, puisqu’un corps peut vivre sans intelligence ; mais l’intelligence ne peut se manifester que par le moyen des organes matériels ; il faut l’union de l’esprit pour intelligenter la matière animalisée. » L’intelligence est une faculté spéciale propre à certaines classes d’êtres organiques et qui leur donne, avec la pensée, la volonté d’agir, la conscience de leur existence et de leur individualité, ainsi que les moyens d’établir des rapports avec le monde extérieur, et de pourvoir à leurs besoins. On peut ainsi distinguer :
1° les êtres inanimés formés de matière seule, sans vitalité ni intelligence : ce sont les corps bruts ;
2° les êtres animés non pensants, formés de matière et doués de vitalité, mais dépourvus d’intelligence ;
3° les êtres animés pensants, formés de matière, doués de vitalité et ayant de plus un principe intelligent qui leur donne la faculté de penser.
Les plantes ont-elles la conscience de leur existence ?
Non, elles ne pensent pas ; elles n’ont que la vie organique.
– L’âme des animaux conserve-t-elle, après la mort, son individualité et la conscience d’elle-même ?
Son individualité, oui, mais non la conscience de son moi. La vie intelligente reste à l’état latent. Dans le végétal c’est l’environnement qui va influencer l’évolution de la plante faisant se manifester la notion de survie de l’espèce, en répondant par la procréation à la notion de danger. C’est l’évolution dans un milieu hostile qui permet au périsprit une réponse, faisant apparaître un comportement avec des automatismes acquis. C’est donc le niveau d’évolution qui permettra l’adaptation aux différentes possibilités de vie, et de la même manière sa manifestation passant par les enregistrées. Chez l’animal, l’activité, l’expérience de la souffrance et des ressentis feront petit à petit apparaître une notion d’existence par rapport à l’environnement. Il prendra conscience de lui-même et adaptera son comportement vis à vis de son milieu de vie. L’animal développera son rapport à la vie, à sa survie en développant son instinct, prémices de l’intelligence raisonnée, mais il ne connait que la vie dans le monde matériel ne gardant pas conscience de l’après vie. Cela explique que l’animal n’ait pas encore son libre arbitre, donc pas encore de loi de causalité à subir lors des réincarnations. C’est arrivé au stade humain que vont se développer les attributs de l’Esprit, déjà par l’intelligence.
– L’instinct est-il indépendant de l’intelligence ?
Non, pas précisément, car c’est une espèce d’intelligence. L’instinct est une intelligence non raisonnée, c’est par là que tous les êtres pourvoient à leurs besoins. C’est la raison chez l’homme qui le différencie de l’animal, et la raison engage la notion de libre arbitre et de responsabilité. Tout comme la vie va passer par les différents stades du végétal, de l’animal et de l’humain, la conscience apparaîtra, se manifestera suivant le principe même de l’évolution.
-Comment les Esprits, à leur origine, alors qu’ils n’ont pas encore la conscience d’eux-mêmes, peuvent-ils avoir la liberté du choix entre le bien et le mal ? Y a-t-il en eux un principe, une tendance quelconque, qui les porte plutôt dans une voie que dans une autre ?
Le libre arbitre se développe à mesure que l’Esprit acquiert la conscience de lui-même. Il n’y aurait plus liberté si le choix était sollicité par une cause indépendante de la volonté de l’Esprit. La cause n’est pas en lui, elle est hors de lui, dans les influences auxquelles il cède en vertu de sa libre volonté. C’est la grande figure de la chute de l’homme et du péché originel : les uns ont cédé à la tentation, les autres ont résisté. Nous voyons que les attributs de l’Esprit évoluent de pair, la conscience avec le libre arbitre, la liberté, la responsabilité et la libre volonté. La notion du bien fait apparaître la nécessaire harmonie avec les lois qui règlent la création
Où est écrite la loi de Dieu ?
« Dans la conscience. » Cette conscience manifestera aussi la partie spirituelle de la création
Comment l’homme peut-il être responsable d’actes et racheter des fautes dont il n’a pas le souvenir ? Comment peut-il profiter de l’expérience acquise dans des existences tombées dans l’oubli ?
On concevrait que les tribulations de la vie fussent une leçon pour lui s’il se rappelait ce qui a pu les lui attirer ; mais du moment qu’il ne s’en souvient pas, chaque existence est pour lui comme si elle était la première, et c’est ainsi toujours à recommencer.
Comment concilier cela avec la justice de Dieu ?
« A chaque existence nouvelle, l’homme a plus d’intelligence et peut mieux distinguer le bien et le mal. Où serait le mérite, s’il se rappelait tout le passé ? Lorsque l’Esprit rentre dans sa vie primitive (la vie spirite), toute sa vie passée se déroule devant lui ; il voit les fautes qu’il a commises et qui sont cause de sa souffrance, et ce qui aurait pu l’empêcher de les commettre ; il comprend que la position qui lui est donnée est juste, et cherche alors l’existence qui pourrait réparer celle qui vient de s’écouler. Il cherche des épreuves analogues à celles par lesquelles il a passé, ou les luttes qu’il croit propres à son avancement, et demande à des Esprits qui lui sont supérieurs de l’aider dans cette nouvelle tâche qu’il entreprend, car il sait que l’Esprit qui lui sera donné pour guide dans cette nouvelle existence cherchera à lui faire réparer ses fautes en lui donnant une espèce d’intuition de celles qu’il a commises. Cette même intuition est la pensée, le désir criminel qui vous vient souvent, et auquel vous résistez instinctivement, attribuant la plupart du temps votre résistance aux principes que vous avez reçus de vos parents, tandis que c’est la voix de la conscience qui vous parle, et cette voix est le souvenir du passé, voix qui vous avertit de ne pas retomber dans les fautes que vous avez déjà commises. L’Esprit entré dans cette nouvelle existence, s’il subit ces épreuves avec courage et s’il résiste, s’élève et monte dans la hiérarchie des Esprits, lorsqu’il revient parmi eux.
Nous ne saurions comprendre la conscience sans prendre en compte le monde spirituel, patrie de l’Esprit, et nos différentes incarnations. A l’état de désincarné, l’Esprit a la conscience totale de son évolution et de son individualité, mais lors de l’incarnation, sa conscience se limite à sa personnalité qui ne prend pas en compte son inconscience des vies passées. L’intervention du monde spirituel influence l’esprit comme avec les Esprits protecteurs qui nous aident de leurs conseils par la voix de cette conscience qu’ils font parler en nous. Notre conscience sera donc influencée par les pensées bien ou mal orientées qui nous parviendront du monde spirituel, nous imposant sous l’éclairage de la raison à développer notre volonté afin de cultiver les vertus dont notre Esprit est capable durant notre incarnation. Allan Kardec apporte une précision dans
Quelle est l’origine du sentiment appelé la conscience ?
C’est un souvenir intuitif du progrès accompli dans les précédentes existences, et des résolutions prises par l’Esprit avant l’incarnation, résolutions qu’il n’a pas toujours la force de tenir comme homme. Depuis le moment de la création de l’esprit, simple et ignorant, sonévolution, au début inconsciente, passera par l’expérience des différentes manifestations de la vie. Petit à petit il prendra conscience de lui-même et de son rapport aux autres. Ce libre arbitre et la loi de causalité avec la souffrance qui peut en découler portera sa réflexion jusqu’au pourquoi de la vie. C’est la spiritualité, et la notion d’un Dieu juste qui va faire la conscience que la perfection pour l’Esprit n’est pas dans la matérialité, qui n’est qu’un moyen de parvenir au stade de pur Esprit. Tous les stades d’évolution acquis lui donneront la connaissance intégrale et la conscience parfaite de la création dans laquelle il se manifestera.
Les esprits purs : Première classe. Classe unique. – Ils ont parcouru tous les degrés de l’échelle et dépouillé toutes les impuretés de la matière. Ayant atteint la somme de perfection dont est susceptible la créature, ils n’ont plus à subir ni épreuves ni expiations. N’étant plus sujets à la réincarnation dans des corps périssables, c’est pour eux la vie éternelle qu’ils accomplissent dans le sein de Dieu. Nous pouvons en déduire que la conscience ne se manifeste plus de la même manière à l’état de pur Esprit, car la connaissance est alors complète, permettant alors de participer à la création en conscience totale. C’est la connaissance d’où on vient, de ce que l’on est, ainsi que de notre devenir, qui justifie par ces termes l’apport des Esprits supérieurs lors de la codification spirite avec le Livre des Esprits.
La conscience, le sens intime.
L’âme est une émanation, une parcelle de l’Absolu. Ses vies ont pour but la manifestation grandissante de ce qu’il y a de divin en elle, l’accroissement de l’empire qu’elle est appelée à exercer au-dedans et au dehors, à l’aide de ses sens et de ses énergies latentes. …. L’âme se relie, par ses profondeurs, à la grande Ame universelle et éternelle, dont elle est comme une vibration. Cette origine, cette participation à la divine nature expliquent les besoins irrésistibles de l’esprit évolué : besoin d’infini, de justice, de lumière, besoin de sonder tous les mystères, d’étancher sa soif aux sources vives et intarissables dont il pressent l’existence, mais qu’il ne parvient pas à découvrir dans le plan de ses vies terrestres. De là proviennent nos aspirations les plus hautes, notre désir de savoir, jamais satisfait, notre sentiment du beau et du bien ; de là les lueurs soudaines qui illuminent de temps à autre les ténèbres de l’existence, et ces pressentiments, cette prévision de l’avenir, éclairs fugitifs dans l’abîme du temps, qui luisent parfois pour certaines intelligences. Au-dessous de la surface du moi, surface agitée par les désirs, les espérances et les craintes, est le sanctuaire où trône la Conscience intégrale, calme, paisible, sereine, le principe de la Sagesse et de la Raison, dont la plupart des hommes n’ont connaissance que par de sourdes impulsions ou par de vagues reflets entrevus. Tout le secret du bonheur, de la perfection est dans l’identification, dans la fusion en nous de ces deux plans ou foyers psychiques. La cause de tous nos maux, de toutes nos misères morales est dans leur opposition. …Ceux qui s’absorbent dans l’étude exclusive des phénomènes, dans la poursuite des formes changeantes et des faits extérieurs, cherchent souvent bien loin cette certitude, ce critérium qui est en eux. Ils négligent d’écouter les voix intimes, de consulter les facultés d’entendement qui se développent et s’affinent dans l’étude silencieuse et recueillie. C’est pourquoi les choses de l’invisible, de l’impalpable, du divin, imperceptibles pour tant de savants, sont perçues quelquefois par des ignorants. Le plus beau livre est en nous-mêmes. L’infini s’y révèle. Heureux celui qui peut y lire !
Comment peut-on comprendre la conscience de chacun sans prendre en compte l’existence de l’Esprit, cette entité immatérielle qui pose encore tant de problème de compréhension au monde scientifique, car raisonner uniquement matérialité, c’est se heurter au mur de la spiritualité et de l’existence de Dieu.

Laisser un commentaire