Quelques conseils et maximes :
– Dieu me garde d’avoir la présomption de me croire le seul capable
ou plus capable qu’aucun autre, ou seul chargé d’accomplir les desseins de la Providence ;
non, cette pensée est loin de moi, Dans ce grand mouvement rénovateur j’ai ma part d’action;
je ne parle que de ce qui me concerne ; mais ce que je puis affirmer sans vaine forfanterie,
c’est que, dans le rôle qui m’incombe, ni le courage, ni la persévérance ne me feront défaut. Je
n’en ai jamais manqué, mais aujourd’hui que je vois la route s’éclairer d’une merveilleuse
clarté, je sens mes forces s’accroître, je n’ai jamais douté ; mais aujourd’hui, grâce aux
nouvelles lumières qu’il a plu à Dieu de me donner, je suis certain, et je dis à tous mes frères,
avec plus d’assurance que jamais : Courage et persévérance, car un éclatant succès
couronnera vos efforts.
– La Spiritualité est-elle, comme quelques-uns le pensent, une nouvelle foi
aveugle substituée à une autre foi aveugle ; autrement dit un nouvel esclavage de la pensée
sous une nouvelle forme ? Pour le croire, il faut en ignorer les premiers éléments. En effet, la
Spiritualité pose en principe qu’avant de croire il faut comprendre ; or, pour comprendre, il
faut faire usage de son jugement ; voilà pourquoi il cherche à se rendre compte de tout avant
de rien admettre, à savoir le pourquoi et le comment de chaque chose ; aussi les Spirites sont-ils plus sceptiques que beaucoup d’autres à l’endroit des phénomènes qui sortent du cercle des observations habituelles. Il ne repose sur aucune théorie préconçue ou hypothétique, mais sur l’expérience et l’observation des faits ; au lieu de dire : « Croyez d’abord et vous
comprendrez ensuite si vous pouvez », il dit : « Comprenez d’abord, et vous croirez ensuite si
vous le voulez. » Il ne s’impose à personne ; il dit à tous: « Voyez, observez, comparez et
venez à nous librement si cela vous convient. » En parlant ainsi, il se met sur les rangs et court
les chances de la concurrence. Si beaucoup vont à lui, c’est qu’il en satisfait beaucoup, mais
nul ne l’accepte les yeux fermés. A ceux qui ne l’acceptent pas, il dit : « Vous êtes libres, et je
ne vous en veux pas ; tout ce que je vous demande c’est de me laisser ma liberté, comme je
vous laisse la vôtre. Si vous cherchez à m’évincer, par la crainte que je ne vous supplante,
c’est que vous n’êtes pas bien sûrs de vous.
La Spiritualité cherchant à écarter aucun des concurrents dans la lice ouverte aux idées qui
doivent prévaloir dans le monde régénéré, est dans les conditions de la véritable libre pensée ;
n’admettant aucune théorie qui ne soit fondée sur l’observation, il, est en même temps dans
celles du plus rigoureux positivisme ; il a enfin sur ses adversaires des deux opinions
contraires extrêmes, l’avantage de la tolérance.
– La Spiritualité, ayant pour but l’amélioration des hommes, ne vient point
chercher ceux qui sont parfaits, mais ceux qui s’efforcent de le devenir en mettant en pratique
l’enseignement des Esprits. Le vrai spirite n’est pas celui qui est arrivé au but, mais celui qui
veut sérieusement l’atteindre. Quels que soient donc ses antécédents, il est bon spirite dès lors
qu’il reconnaît ses imperfections et qu’il est sincère et persévérant dans son désir de
s’amender. La spiritualité est pour lui une véritable régénération, car il rompt avec son passé ;
indulgent pour les autres comme il voudrait qu’on le fût pour lui, il ne sortira de sa bouche
aucune parole malveillante ni blessante pour personne. Celui qui s’écarterait
des convenances prouverait non seulement un défaut de savoir-vivre et d’urbanité, mais un
manque de charité ; celui qui se froisserait de la contradiction et prétendrait imposer sa
personne ou ses idées, ferait preuve d’orgueil ; or, ni l’un ni l’autre ne serait dans la voie du
vrai Spirite. Celui qui croit avoir une opinion plus juste que les autres la fera mieux accepter par la douceur et la persuasion ; l’aigreur serait de sa part un très mauvais calcul.
– La spiritualité est une foi intime ; il est dans le cœur et non dans les actes extérieurs, il n’en prescrit aucun qui soit de nature à scandaliser ceux qui ne partagent pas cette croyance, il recommande de s’en abstenir par esprit de charité et de tolérance.
– Les Esprits sont ce qu’ils sont, et nous ne pouvons changer l’ordre des
choses; n’étant pas tous parfaits, nous n’acceptons leurs paroles que sous bénéfice
d’inventaire et non avec la crédulité des enfants ; nous jugeons, nous comparons, nous tirons
des conséquences de nos observations, et leurs erreurs mêmes sont pour nous des
enseignements, parce que nous ne faisons pas abnégation de notre discernement.
– je n’accepte jamais rien sans examen et sans contrôle ; je n’adopte une idée que si elle me paraît rationnelle, logique, si elle est d’accord avec les faits et les observations, si rien de sérieux ne vient la contredire.

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