La volonté, la foi & la vertu
La volonté
On emploie souvent le terme ” volonté ” ! La volonté est définie par le dictionnaire ” le petit Robert ” comme la disposition mentale ou l’acte de la personne qui veut, qui désire arriver à un résultat dans un domaine déterminé. D’un point de vue spirituel, nous dirons qu’elle permet la manifestation de l’expression intérieure de l’âme. La volonté orientée dans le sens du bien, du beau, de l’amélioration, permet de faire germer la parcelle divine qui est en chacun d’entre nous et donne lieu à l’évolution du ” moi ” vers la perfection et la communion avec l’âme divine; c’est une des puissances de l’esprit.
Cette évolution vers la perfection divine est possible grâce à l’amour que Dieu porte à toutes ses créatures. Dieu désire que l’homme de par sa propre volonté puisse se rapprocher de lui et jouir des plus hautes félicités. La volonté et l’amour, ainsi intimement liés, vont de pair pour l’accomplissement du plan divin vers la voie du progrès. Les âmes créées par Dieu, contenant le germe ou principe divin, à leur tour seront des foyers d’amour qui se développeront tout au long de leur évolution. L’amour de Dieu attire à lui les âmes ; il est semblable à un aimant. C’est cette attraction qui fait que toute âme est appelée inexorablement tôt ou tard à s’élever vers l’infini de la perfection.
A l’extrême, les pouvoirs de la volonté sont particulièrement manifestes si on observe ce que la puissance divine est capable de créer ; l’univers, les étoiles, les galaxies infinies, tout cela est issu de la volonté divine et de son amour. Si Dieu a créé l’univers, c’est par amour. La volonté divine est guidée par l’amour qui caractérise Dieu. La perfection de l’univers, son harmonie sont issues de sa volonté.
Tout le monde connaît l’expression ” Vouloir c’est pouvoir “. En effet, la volonté permet à l’homme de se construire, d’avancer ou de retarder son évolution ; de là s’ensuit la manifestation du libre arbitre de chaque esprit incarné ou désincarné à progresser ou à stagner.
Comme il a été expliqué dans la première partie , l’âme se façonne elle-même par sa pensée et sa volonté ( qui fait suite à sa pensée ) en agissant sur la matière intime que constitue son périsprit , en enregistrant sur celui-ci des vibrations plus ou moins élevées, en l’éclaircissant ou en l’épaississant. La situation de l’homme après l’incarnation est par conséquent déterminée par les efforts de volonté qu’il aura fait pendant son incarnation et qui auront des répercussions sur ses facultés de perceptions de son environnement et donc sur son état bienheureux ou malheureux.
Les pensées et actes grossiers, matériels et impurs opacifient le périsprit et par conséquent diminuent les capacités de perceptions ; l’esprit se retrouve ainsi dans un environnement qui lui apparaît plus ou moins ténébreux et désagréable. La bonté et autres qualités humaines produisent l’effet contraire. L’esprit peut ainsi agir par cette force infini qu’est la volonté, sur sa situation future.
Ce qui vient d’être dit nous montre que la volonté guidée par le sentiment d’amour est le levier le plus puissant qui nous soit donné pour vaincre tous les mauvais penchants car l’amour finit toujours par pénétrer le cœur des hommes. En effet, même chez le plus abject d’entre eux un rayon d’amour peut pénétrer son cœur et l’entraîner dans la voie du progrès.
Notons enfin que la volonté n’agit pas seulement sur les fluides et sur le périsprit, mais aussi sur les organes matériels. C’est ainsi que la suggestion mentale, issue de la volonté est capable d’impressionner la matière, c’est le cas lors de l’apparition de symptômes de brûlures sur la peau de personnes hypnotisées ou encore de la manifestation des stigmates.
La foi
La foi agit de pair avec l’évolution de l’esprit, puisqu’elle est, en quelque sorte, inhérente à celui-ci. Néanmoins, il est juste de dire aussi que la foi fait corps avec l’esprit, car Dieu a créé l’esprit dans un mouvement de foi. Nous portons en nous le résultat de la foi la plus forte qui n’est jamais existée, et qui ne sera jamais égalée.
La foi en Dieu attend, prête à germer dans le cœur de chaque homme. Mais elle ne se commande pas, ne s’impose pas. Elle s’acquiert. Elle n’est refusée à personne, il faut aller à sa rencontre avec sincérité. Mais pour construire sa foi, il faut une base solide. Il ne suffit pas de croire ou de voir, il faut comprendre. On croit parce qu’on est certain, et l’on est certain que lorsque l’on a compris. Une foi aveugle, une foi qui accepte et se soumet sans discernement ne présente aucun intérêt. Les bons esprits nous demandent de raisonner, de juger, de douter et de comprendre. Le raisonnement est une faculté supérieure destinée à nous éclairer en toute chose. La foi et la raison se vivifient l’une et l’autre. Notre foi doit reposer sur une base solide fondée sur le libre examen et la liberté de penser. C’est le moteur de l’esprit qui permettra de nous donner la persévérance, l’énergie et les ressources pour vaincre les obstacles.
La foi aveugle est basée sur des dogmes, des doctrines, des règles. Cette foi qui n’explique rien mais qui impose, qui cache ses faiblesses derrière des mystères, qui croit suppléer la force par la violence et qui peut conduire jusqu’au fanatisme, ne peut survivre car elle ne résistera pas à l’évolution. A terme, elle ne peut qu’engendrer le doute et se discréditer elle-même. Préconiser une foi aveugle, c’est avouer son impuissance à démontrer qu’on a raison. C’est accepter sans contrôle le vrai comme le faux, c’est refuser l’évident, c’est rejeter le raisonnement.
Seule une foi éclairée, une foi fondée sur la raison, une foi qui juge, discerne et comprend sera à même de régénérer l’humanité. Avec elle on pourra déplacer les montagnes. ” Si vous aviez la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne : Transporte-toi d’ici là, et elle s’y transporterait, et rien ne vous serait impossible ” (Saint Matthieu). Ces montagnes représentent les embûches, les épreuves, les résistances, les préjugés, l’égoïsme et le matérialisme.
C’est cette foi raisonnée qui nous donne les ressources, la persévérance, l’énergie pour vaincre les obstacles. Cette foi sincère et vraie est toujours emprunte de calme, de patience et de sérénité car elle est certaine d’arriver à son but. Cette foi, associée au magnétisme, agit sur le fluide universel, en modifie les qualités et donne une puissance et une force irrésistible. C’est ainsi par exemple que celui qui possède une grande puissance fluidique, associée à une volonté orientée vers le bien est capable des phénomènes étranges de guérisons, conséquences de la loi naturelle et universelle.
La foi se doit d’être active. La foi engendre l’espérance et la charité. La foi n’est jamais complète sans l’amour ; en fait ce dernier est l’ultime but de la foi. Celle-ci chargée de l’amour, empreinte éternelle de Dieu dans la création, peut atteindre des proportions insoupçonnables. Dieu a dirigé sa volonté par l’atout premier de sa divinité : l’Amour.
Notons que la foi est communicative, elle sait trouver les mots qui vont à l’âme. C’est pourquoi il faut prêcher par l’exemple de notre foi, dans notre vie de chaque jour. A tout instant elle doit briller, resplendir, réchauffer comme un brasier d’amour et de joie. Elle doit être le témoin de notre certitude, de la continuité de la vraie vie, de l’immortalité de l’âme de la pérennité des liens qui ont uni, ici bas, tous ceux qui se sont aimés.
En conclusion, nous dirons que la foi est la base de la régénération et le moteur de notre évolution spirituelle. Malgré ceci, la foi peut être éloignée facultativement de l’amour et utilisée dans un but malveillant. L’action de l’homme engendrée par la foi mal employée, a toujours pour conséquence l’expiation. Lorsque l’humanité sera régénérée, le vice fera place à la vertu.
La vertu
Il est difficile d’évoquer la vertu sans mesurer l’écart qui la sépare du vice. La première naît quand le second est vaincu.
La vertu caractérise l’homme de bien ; il est bon, charitable, laborieux, sobre et modeste. Cette dernière qualité est fondamentale car celui qui fait parade de sa vertu n’est pas vertueux puisqu’il lui manque la qualité principale : la modestie, et qu’il a le vice le plus contraire : l’orgueil . Il y a incompatibilité entre la vertu et l’orgueil ou plutôt annihilation de l’un par l’autre. Mieux vaut moins de vertus avec la modestie que beaucoup de vertus avec l’orgueil car c’est par l’orgueil que les humanités successives se sont perdues et que c’est par l’humilité qu’elles doivent se racheter un jour.
Tous les vices sont imprégnés d’égoïsme et d’orgueil qui sont la négation même de la charité. Si le degré de perfection se mesure par l’étendue de l’amour que l’on porte à son prochain et, poussé à son paroxysme, à son ennemi, le signe de l’imperfection reste celui de l’intérêt personnel, de l’attachement aux choses matérielles.
Comment lutter, comment s’améliorer, comment progresser ?
La clef est en nous. Il suffit d’ouvrir la porte de notre conscience et de laisser entrer la lumière pour que nous puissions nous regarder de l’intérieur, sans compassion, afin de nous connaître nous-même ; de faire chaque soir le bilan de notre journée et de demander à Dieu et à notre Guide de nous conduire et de nous donner la force de nous perfectionner. Mais il est bien difficile de se juger soi-même. Oui, bien sûr. Alors regardons nous au travers d’un filtre ou plus exactement imaginons notre comportement au travers d’un autre. Qu’en penserions-nous, comment le jugerions-nous, le blâmerions-nous ? Ainsi la réponse ne peut être plus claire et sans équivoque. Mettons à profit cette parole de Jésus : ” Il voit une paille dans l’œil de son voisin, et ne voit pas une poutre dans le sien “. Ces quelques minutes par jour, ne valent-elles pas la conquête d’un bonheur éternel ?
Mais d’autres diront que l’avenir est incertain et que le présent est positif. C’est précisément la pensée que les Esprits sont venus combattre en marquant tout d’abord nos sens et en donnant leurs instructions aux Médiums. Cette loi morale que les Esprits viennent enseigner n’est plus le fait d’un homme ou d’un groupe d’apôtres. Elle ne peut être dénaturée, car proclamée en tous lieux par une multitude d’Esprits venus conformément à ce qu’avait annoncé Jésus comme étant l’Esprit de Vérité.
Mais la morale sans les actions, c’est la semence sans le travail. Pour acquérir cette morale universelle empreinte de sagesse et de vertu, de nombreuses existences seront nécessaires. La compréhension, la possession de cette loi morale sont indispensables à l’évolution de l’âme. La passion peut nous aider à progresser. C’est un puissant levier quand il est utilisé à bon escient. Mais il faudra le maîtriser. La passion, cet excès joint à la volonté est comme un cheval, utile quand il est dompté et dangereux quand il reste sauvage.
Si nous appliquons cette hygiène de l’âme dans nos actes quotidiens, nous parviendrons à maintenir nos forces spirituelles en équilibre et en harmonie. N’oublions pas pour autant de prendre soin de notre corps car c’est en lui que notre âme est enfermée. Pour que cette prisonnière puisse s’ébattre et travailler, le corps doit être sain. C’est alors que nous pourrons soumettre, plier notre Esprit pour le rendre docile à la volonté de Dieu et devenir vertueux.

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