Les portes de l'au-delà

Je ne suis pas là pour vous le faire croire mais pour vous le dire


La souffrance

Dans les vers d’Orée, Lysis ( Philosophe pythagoricien, Vème siècle avant J-C) exprime cette vérité sous un voile : “Tu verras que les maux qui dévorent les hommes sont le fruit de leur choix et que ces malheureux cherchent loin d’eux les liens dont ils portent la source.” Les Védas, source spirituelle de l’Hindouisme, desquels se dégagea le magistral Bhagava Gîta, dialogue entre le Dieu Krishna et le guerrier Arjuna parlent du processus de la souffrance dans les cycles des renaissances et de la mort afin que s’accomplisse le perfectionnement de l’homme. Durant les extraordinaires époques de Confucius et de Lao-Tseu en Chine, Zaratroustra en Perse, Pythagore et Héraclite en Grèce, apparaît en Inde au VIème siècle avant Jésus Christ, le Prince Sidarta Gautama surnommé plus tard Bouddha qui signifie l’éveillé. Il abandonne tout et à 35 ans, après une période de 6 années de recueillement et de méditations, il parle de la souffrance, des frustrations humaines, et de la façon de les surmonter. Sa doctrine essentiellement pratique peut s’assimiler à une sorte de psychothérapie spirituelle. Elle est résumée à travers les célèbres Quatre nobles vérités de son enseignement. Pour le monde occidental la statue de Bouddha en état de méditation est aussi significative quant à l’image du Christ crucifié.

 

Le  mouvement Spirite, dès son avènement au siècle dernier, a posé comme objectif et clarification les raisons de la souffrance de l’homme. Il démontre, à condition de se donner la peine de l’étudier, que l’esprit qui anime notre individualité a une perpétuelle action sur le corps comme un outil nécessaire. Cependant il y a un point intéressant et instructif que l’humanité néglige de considérer : c’est que nos maux et les maladies qui s’abattent sur notre corps charnel périssable ne sont jamais dus au fait du hasard comme on les attribue souvent faute de connaissances. La révélation spirite nous enseigne que le hasard ne joue aucun rôle dans ce que nous ne pouvons pas expliquer dés l’abord d’un problème existentiel. Le hasard n’existe pas non plus dans tous les imprévus de la vie.

 

Certains savants matérialistes prisonniers des concepts étriqués que prend parfois la science officielle, partent du principe erroné “que ce qui ne s’explique pas n’existe pas”. En l’occurrence la souffrance existe bien dans notre monde, et l’essentiel demeure dans son explication par des moyens autres que les principes prétendus scientifiques. Le corps n’est pas seulement un instrument d’action au service de l’esprit, mais il est aussi le siège récepteur des impressions que la douleur inflige à l’être physique ou moral par ses écarts. Les petits maux que nous semblons capter au passage sans pouvoir nous les expliquer, ne sont absolument que de tâches à assumer en raison des fautes commises le long du parcours de notre immortalité. Les Esprits nous disent que les malades ne sont pas les victimes de maux ambiants, mais les provocateurs  de ceux qui s’agrippent à eux. Ainsi plus l’être s’élève au-dessus de lui-même et se spiritualise, moins les maux physiques auront de prise sur lui. C’est Graham Green qui disait : “Qui donc prétend qu’on ne peut lire dans l’avenir ? Rien de plus facile au contraire, il suffit de relire dans le passé !” Les accidents, les maladies, nos biens, parfois nos ressources vitales sont menacés par tous les imprévus de la vie : ruine, incendie, guerres, vols, agressions de toutes sortes et pire encore viennent s’asseoir à notre foyer sans frapper à la porte…

 

Si les moyens d’édification sont laborieux, les moyens de destructions sont multiples et si abondants, que pour une majeure partie de notre humanité, on est jamais sûr de posséder le lendemain ce qui était à soi la veille. Notre corps ne fait pas exception, comme le prouvent les morts subites et les accidents. Les fortunes les mieux établies et les santés les plus robustes ne sont qu’un jeu pour l’inconnu. Cet inconnu c’est nous qui en tenons les fils et qui, à notre insu le provoquons, par les vibrations maléfiques de nos fautes. Mais on peut s’interroger s’il peut être dans les desseins de la Providence de laisser peiner et lutter les êtres pour les conduire au bord du gouffre, afin de leur reprendre ce qu’elle les convie à acquérir par leur labeur ? Cette loi d’incertitude ne s’adresse pas seulement aux biens matériels éphémères comme notre corps, car on pourrait croire en effet que cette incohérence et cette incertitude ne sont que des caprices, alors que, nous ne faisons que subir des épreuves que nous avons nous-mêmes provoquées.

 

Si d’aventure nous adressons au grand Régisseur de l’univers dans la coulisse ou voix de la conscience, il nous dira : “Tu as fait fortune par des moyens illicites. Tu peux jouir de ton argent ou tu peux le perdre. Il n’est à toi que selon l’usage que tu en feras. Mais si tu peux perdre tes biens, il est chose que tu es sûr d’emporter avec toi, c’est la responsabilité de la manière dont tu les auras acquis et si c’est au moyen de procédés déloyaux, gare alors, car si les biens peuvent disparaître, les tares restent.” Les uns meurent pauvres, les autres riches, après avoir travaillé toute une vie qui , semblerait-il, devrait se terminer dans une aisance assurée. C’est le point de vue humain. Mais il y en a un autre qui dit : “N’est pas riche qui meurt les mains vides. Celui-là est riche qui meurt les mains pures.” Si nous laissons de côté le point de vue humain qui n’intéresse que notre côté matériel, et que nous nous plaçons au point de vue spirituel, nous voyons que tous les biens moraux restent intangibles, à l’abri de tous les cataclysmes et de toutes les conspirations humaines, et n’ont besoin d’aucune garde pour les protéger. Le malhonnête homme, quand il est dépossédé de ses biens, ne possède plus rien ; l’honnête travailleur peut perdre les siens, il n’a pas tout perdu, car il a édifié une fortune morale que rien ne peut lui enlever et qui représente dans le monde des esprits, une valeur infiniment plus grande. Si au lieu de perdre ce qu’il avait, il l’a donné, c’est mieux encore car les donner, c’est les doubler.

 

Victor Hugo disait avec la certitude d’un visionnaire que “la mort est la banque du pauvre. Il se dépouille en bas et se rhabille en haut. Dieu lui donne un vêtement d’azur et prend mesure sur ses haillons;” Les épreuves, les souffrances, les tribulations, les afflictions qui sont produites par des causes graves, revers de fortune, catastrophes, perte d’un être cher, ont-elles un sens ?  On entend souvent dire que chacun d’entre nous porte sa croix, et que se sont des peines que Dieu envoie aux hommes pour exercer et les rendre dignes des récompenses qui leur sont destinées, mais que veut dire en clair tout cela ? Sommes-nous entourés par un cercle qui nous limite et que nous ne pouvons franchir, quelque vif désir de vouloir comprendre ? L’homme serait-il donc soumis aux pires ennuis de sorte qu’il ne puisse les éviter et qui l’assaillent ? Serait-il dans la seule obligation de subir sa peine et dans l’impossibilité de s’y soustraire ? Allan Kardec a dit : “Le Spiritisme mieux observé depuis qu’il est vulgarisé, vient jeter la lumière sur une foule de questions jusqu’ici insolubles ou mal comprises. Son véritable caractère est donc celui d’une science et non d’une religion et la preuve en est, c’est qu’il compte parmi ses adhérents des hommes de toute croyance, qui n’ont point renoncé à leurs convictions.” Le premier spirite dont nous ayons connaissance est Socrate, ce philosophe grec et médium qui vivait 400 ans avant Jésus Christ. Il avait son génie familier ou esprit guide qui annonçait des événements qui s’avéraient exacts. C’est du monde invisible mais présent que nous furent révélés la vérité sur ces souffrances et désespoirs qui accablent notre monde.

 

Voici la réalité du comment les choses se passent : L’être humain incarné est borné par ses pensées passées, par les gaspillage des bonnes occasions, par ses choix erronés, par ses sottes complaisances ; il est lié par ses désirs oubliés, enchaîné par ses erreurs de jadis. Et cependant, ce n’est pas lui, l’homme réel qui est lié. Lui, l’auteur du passé qui emprisonne son présent peut travailler dans sa prison et se créer un avenir de liberté. Il ne lui est assurément pas possible de se débarrasser en un moment de ses folies, mais il peut lutter contre elles, et, s’il succombe, continuer à combattre avec la certitude de vaincre. C’est ainsi qu’un esprit instructeur dit : “Le bonheur n’est pas déterminé par le montant de ce que nous pouvons posséder, mais par le montant de ce à quoi nous pouvons renoncer.” 

 

“L’homme est le plus souvent l’artisan de son propre malheur. En pratiquant la loi de Dieu, il s’épargne bien des maux et se procure une félicité aussi grande que le comporte son existence grossière.” Il ajoute de sa propre plume : “L’homme qui est bien pénétré de sa destinée future ne voit dans la vie corporelle qu’une station temporelle. C’est pour lui une halte momentanée dans une mauvaise hôtellerie. Il se console aisément de quelques désagréments passagers d’un voyage qui doit le conduire à une condition d’autant meilleure qu’il aura mieux fait d’avance ses préparatifs. Nous sommes mis à l’épreuve dès cette vie, de l’infraction aux lois de l’existence corporelle par les maux qui sont la suite de cette infraction et de nos propres excès. Si nous remontons de proche en proche à l’origine de ce que nous appelons nos malheurs terrestres, nous les verrons pour la plupart, être la suite d’une première déviation du droit chemin. Par cette déviation du droit chemin, nous sommes entrés dans une mauvaise voie, et de conséquence en conséquence nous tombons dans le malheur.” La mesure du bonheur commun à tous les hommes. : Le point de vue matérialiste de ce bonheur c’est la possession du nécessaire ; pour la vie morale : la bonne conscience et la foi en l’avenir. Les Esprits nous disent que selon nos idées matérielles, nos préjugés, nos ambitions et tous nos travers ridicules, l’avenir fera justice quand nous comprendrons la vérité.

 

Beaucoup d’humains croient manquer du nécessaire. Mais sont-ils vraiment à plaindre quant à côté d’eux, il y en a qui meurent de faim et de froid et n’ont pas d’abri pour reposer leur tête ? “Le sage, disent-ils, pour être heureux, regarde au-dessous de lui, et jamais au-dessus, si ce n’est pour élever son âme vers l’infini.” Mais alors comment l’homme peut-il connaître la limite du nécessaire ? A cette interrogation, ils nous disent : “Le sage la connaît par intuition ; beaucoup la connaissent par expérience et à leurs dépens.”

 

Les maux indépendants de la manière d’agir qui frappe l’homme le plus juste, et quels seraient les moyens de s’en préserver. La résignation est le maître mot, vertu essentielle s’il veut progresser tout en ayant une consolation dans sa conscience qui lui donne l’espoir et la certitude d’un meilleur avenir s’il fait ce qu’il faut pour l’obtenir. Autre point magistral qu’une question posée aux esprits instructeurs à savoir : “Pourquoi Dieu favorise-t-il des dons de la fortune certains hommes qui ne semblent pas l’avoir mérité ? C’est une faveur aux yeux de ceux qui ne voient que le présent ; mais sachez que la fortune est une épreuve souvent plus dangereuse que la misère.” Telle est leur réponse.

 

Cette question au reste est plus développée dans le paragraphe traitant de la loi d’égalité, où l’on parle de la richesse et de la puissance des uns et de la misère des autres. De cette puissance et de cette misère laquelle est la plus redoutable pour l’homme, celle du malheur ou celle de la fortune ? Elles le sont autant l’une que l’autre : la misère provoque une révolte contre la Providence, la richesse excite tous les excès. Dieu éprouve le pauvre par la résignation et le riche par l’usage qu’il fait de ses biens et de sa puissance. La richesse et le pouvoir font naître toutes les passions qui nous attachent à la matière et nous éloignent de la spiritualité ; c’est pourquoi le maître de Galilée a dit : ” Je vous le dis en vérité, il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume des cieux.” Lorsque nous envions les jouissances de ceux qui nous paraissent les heureux du monde savons-nous pour autant ce qui leur est réservé ? S’ils ne jouissent que pour eux, ils sont égoïstes, alors viendra le revers. Plaignez-les plutôt nous disent les esprits instructeurs. Si quelquefois le méchant prospère, son bonheur n’est pas à envier, car il le payera avec des larmes amères. Si le juste est malheureux, c’est une épreuve dont il lui sera tenu compte s’il la supporte avec courage. Souvenons-nous des paroles de Jésus : “Heureux ceux qui souffrent, car ils seront consolés.” Autrement dit : “Ne pleurez pas comme ceux qui n’ont pas d’espérance.” Si notre destinée était notre souveraine maîtresse, nous devrions la subir fatalement, inexorablement sans pouvoir en y atténuer les rigueurs ; nous tomberions dans le fatalisme et le matérialisme néantistes. Mais comme nous le disent les esprits, nous sommes les maîtres de nos destinées, c’est nous qui pouvons librement l’accomplir ou y forfaire.

 

Nous possédons un libre-arbitre qui s’exerce sous l’influence de la conscience, de notre raison et ne l’oublions pas sous la suggestion au bien de nos esprits protecteurs, autrement dit de nos guides spirituels. Voilà les éléments de combat pour le bien auxquels il faut opposer les terribles adversaires qui sont les mauvaises suggestions des esprits du mal, lesquels par affinité avec la matière dont nous sommes des composés, nous sollicitent au mal. Cela peut s’observer dans les dépressions ou la crise d’abattement : état mental pathologique caractérisé par de la lassitude, du découragement, de la faiblesse, de l’anxiété, la mélancolie, l’asthénie.

 

C’est dans les moments graves où la lutte est le seul moyen de gagner que l’homme doit se ressaisir, non point pour accuser sa destinée, mais pour élever sa pensée vers Dieu afin d’obtenir de lui les forces nécessaires pour triompher. Considérons les sublimes paroles que les tortures et les souffrances arrachaient aux martyrs qui mourraient généreusement pour leurs certitudes. Comment dès lors, mieux comprendre les extases de ces âmes d’élites qui exposent leur vie pour se consacrer à leurs frères que le mal accable ? Comment comprendre le dévouement, l’abnégation, le sacrifice de beaucoup d’entre-nous, sinon par cette victoire dont parlait le Christ? C’est somme toute, la réalisation du problème mystérieux de notre destinée qui doit nous faire avancer dans le chemin de la perfection, et nous faire gravir de nouveaux échelons symbolisés par l’échelle de Jacob… (Patriarche hébreu qui eut en rêve la vision de cette échelle qui symbolise l’évolution et les vies successives) Toutes les passions sont des tortures de l’âme, particulièrement l’envie et la jalousie ces deux vers rongeurs. Avec l’envie et la jalousie point de calme, point de repos paisible pour l’homme, les objets de sa convoitise, de sa haine, de son dépit se dressent devant lui comme des fantômes qui ne lui laissent aucune trêve et se poursuivent jusque dans son sommeil. Avec ses passions, l’homme se crée des supplices volontaires, et ainsi la terre devient pour lui un véritable enfer… Les Esprits instructeurs nous disent : “Vous saisirez mieux le pourquoi de la vie terrestre avec ses épreuves constantes, toutes de labeur, de souffrances physiques et morales, en vous rendant compte de la valeur réelle de l’âme humaine incarnée ici-bas. Vous sentirez la nécessité d’une épuration nécessaire afin de gagner par étapes, les régions divines où règne le suprême bonheur… Et ils ajoutent à tous les échos : “Malgré votre accablement extrême, si vous comprenez le but régénérateur de votre souffrance, le malheur n’aura aucune prise sur vous. Ne croyez plus à la fatalité, en restant attentifs et sensibles aux vérités consolatrices. Apprenez à vivre d’une existence nouvelle, étayée de certitudes éprises d’un idéal de bonté et d’amour. Reprenez votre énergie morale, votre force vitale. Par le recueillement réfugiez-vous tout au fond de vous-mêmes. C’est alors que des intuitions profondes vous diront qu’il en est bien ainsi…” Je ne saurai omettre de parler de cette épreuve que tous nous avons à affronter dans la perte d’un être cher, car tout démontre que dans sa clémence et sa miséricorde, le Créateur nous a donné des épreuves qui ne sont jamais au-dessus des forces morales de celui qui les subit. Le Créateur a donné à l’homme le moyen de pouvoir surmonter ses épreuves individuelles et collectives. A nous donc de saisir ce secours généreux qu’il nous offre. C’est dans la confiance en lui, dans la foi en notre destinée que nous trouverons l’apaisement de notre âme, car la perte d’un être cher est de celle qui nous cause le plus de désespoir, d’autant qu’elle nous semble irréparable et surtout indépendante de notre volonté.

 

Cette cause de chagrin atteint le riche comme le pauvre, c’est une épreuve de la loi commune. Mais c’est une consolation que, de par l’avènement de la spiritualité, ils peuvent dans des conditions de parfaite reconnaissance se communiquer et nous dire qu’ils sont heureux quand ils ont vécu honnêtement sur cette terre. Ce qui les chagrine le plus, c’est de constater que l’on pleure leur départ, car en raison de la loi de cause à effet, ils seront là pour nous accueillir lors de notre retour dans l’immortalité. Les douleurs inconsolables des vivants affectent nos chers disparus car étant plus heureux dans l’au-delà, regretter pour eux la vie c’est somme toute regretter qu’ils soient heureux. “Deux amis,, sont prisonniers et enfermés dans le même cachot ; tous les deux doivent avoir un jour leur liberté mais l’un d’eux l’obtient avant l’autre. Serait-il charitable à celui qui reste d’être fâché que son ami soit délivré avant lui ? Il en est de même de deux êtres qui s’aiment sur la terre ; celui qui part le premier est le premier délivré, et nous devons être heureux pour lui en attendant avec patience le moment de le rejoindre.” La doctrine des Esprits par les preuves patentes qu’elle donne de la vie future, de la présence autour de nous de ceux que nous avons aimés, de la continuité de leur affection, et de leur sollicitude nous offre une suprême consolation dans une des causes les plus légitimes de douleur. Avec la connaissance  plus de solitude, plus d’abandon, l’homme le plus isolé a toujours des frères auprès de lui, avec lesquels il peut s’entretenir. Nous supportons impatiemment les tribulations de la vie . Elles nous paraissent si intolérables que nous ne comprenons pas que nous puissions les endurer ; et pourtant, si nous les avons supportées avec courage, si nous avons su imposer silence à nos murmures, nous nous en féliciterons quand nous serons hors de cette prison terrestre, comme le patient qui souffre se félicite quand il est guéri, de s’être résigné à un traitement douloureux.

 

Quant à l’homme désabusé, le suicidaire par exemple qui n’est plus soutenu par aucun idéal élevé, par le dogmatisme, et ses erreurs profondes qui a tué en lui l’idée qu’il est relié à la divinité, soutien moral le plus puissant de tous ; où le matérialisme qui a détruit au fond de son être la notion de sa destinée : ces deux éléments sont causes de ses défaillances, de ses révoltes et de ses excès. Les lois humaines sont impuissantes quand la spiritualité fait défaut, alors l’individu n’est retenu par aucune morale. Il sombre dans une décadence où il oublie qu’il n’a pas le droit de disposer de sa propre vie et encore moins de celle des autres ; c’est pour cette raison que le suicide volontaire est une transgression de la loi divine. Dieu aide ceux qui souffrent, et non pas ceux qui n’ont pas la force du courage. Les tribulations de la vie sont des épreuves ou des expiations. Heureux ceux qui les supportent sans murmurer car ils seront récompensés. Ceux qui poussent au suicide sont par ailleurs plus coupables que le suicidé . Les Esprits ajoutent : “Abolissez les abus de votre société par la loi d’Amour et vos préjugés et vous n’aurez plus de suicidés, car le suicide ne répare rien, mais la loi de l’Amour fraternel sauve toutes les douleurs et les désespoirs. Je me fais un scrupule de vous lire ce message du monde spirituel dont fait mention le Docteur Léon Wautry dans son livre : “A ceux qui souffrent, aux âmes désemparées” : “Humanité en souffrance, ne désespérez plus ! Il est au-dessus de nous une puissance supérieure pour qui tout a un but préconçu. Elle est votre créateur et votre guide. En vous incarnant sur la terre, elle vous fait parcourir l’une des étapes de l’évolution, qui vous mènera aux perfections infinies, c’est-à-dire au bonheur parfait. Mais elle a voulu cette puissance que vous soyez dignes de cette foi suprême. Pour la mériter, vous devez logiquement l’acquérir ; le travail et la peine, l’épreuve morale en seront les moyens.” Pour comprendre cette vérité, il vous faut observer, car l’observation est une expérience provoquée, elle est nécessaire. En vous renseignant sur l’infini des mondes, sur leur origine, vous arriverez à vous convaincre de cette puissance créatrice et de l’âme humaine sa créature. Vous serez convaincus jusqu’au summum de perfection que doit atteindre cette âme humaine. Vous serez convaincus du pourquoi de vos épreuves terrestres, du pourquoi de vos souffrances physiques, de vos peines morales. En vous éclairant sur votre destinée future, elle vous donnera le courage nécessaire à la lutte, l’énergie suffisante pour franchir tous les échelons de votre évolution par les vies successives, 

 

C’est cette révélation que nous enseignent les Esprits pour trouver que la vie vaut la peine d’être vécue. Il faut donc que cet idéal soit partout divulgué afin qu’il paraisse dans toute sa profonde beauté un peu plus chaque jour au prix de tous les déboires, car il répand la joie et la conviction que finalement, l’homme n’aura pas payé trop cher son éternel bonheur dans l’au-delà. L’idéal, c’est la concentration de tout ce que l’esprit de l’homme peut concevoir de plus noble, de plus grand et de plus généreux. C’est une aspiration immense vers l’élévation de tout notre être, vers sa moralisation et son perfectionnement infini. Pour celui qui possède la foi dans son destin toujours meilleur et charitable, c’est le signe suprême d’une énergie émanant de l’au-delà, venant lui infuser cette force bienfaisante, nécessaire à son évolution : c’est l’aide divine arrivant du Créateur à sa créature ; c’est le rayon de lumière et de consolation dissipant les ténèbres qui perturbent notre vie psychique, et qui montre la voie à suivre, c’est le faisceau qui nous guide à travers les obstacles de notre vie matérielle, et d’espérances certaines. Qui n’aspire pas à cette perception de félicités sans bornes, donnant à l’âme qui vit en nous la sensation d’un bonheur infini, que la matérialité de notre langage terrestre n’arrive pas à décrire ? Personne au fond ne peut l’ignorer parce que la notion d’idéal existe innée dans le Moi intime de l’homme. On conçoit ainsi les conditions des destinées nouvelles, des destinées à se construire auxquelles nul ne peut échapper et qui se règlent automatiquement en vertu des lois naturelles du bien, du beau, du juste, et qui découlent rationnellement du principe éternel de la justice divine.

 

C’est ainsi que se justifient les réincarnations sur notre terre. Ainsi l’âme qui aura choisi, comme moyen d’évolution la condition d’une existence pauvre, malheureuse, humiliée, devra nécessairement subir les conséquences de ces divers états. La raison, la logique, et de plus, la révélation et les enseignements des Esprits ne peuvent nous laisser aucun doute. Les disgraciés de la nature que nous rencontrons sur notre chemin, qui étalent à nos yeux une infirmité doivent nous rappeler l’idée de charité et d’Amour Tout au long de notre existence nous serons confrontés à une série ininterrompue pour nos yeux et pour nos cœurs, des souffrances de nos frères en humanité, autrement dit de nos frères en Dieu. “Qui sait ? Oui ! Qui sait si ce malheureux dont la vue nous attriste, écrit Léon Denis dans son livre magnifique Le Problème de l’être et de la destinée, sans pour cela provoquer notre générosité, ne fut pas dans une existence antérieure, un parent, un ami, un proche que le Créateur a mis sur notre chemin.” Qui sait si au cours d’une existence antérieure ce même malheureux, ce sans abri, ne fut pas à son tour le mauvais riche qui nous refusa à nous-mêmes l’aumône que nous lui avions demandée ? Ecartons dans ces considérations, la duperie et l’exploitation éhontée des faux semblants de la pauvreté par ceux qui habilement simulent cette situation en enlevant aux vrais malheureux les ressources dont ils auraient pu bénéficier. Mais qu’importent les instruments dont Dieu se sert pour exercer nos sentiments de compassion, de charité, de fraternité.

 

Il vaudrait mieux sans doute que notre charité portât remède à la misère au lieu de servir de prime à des aigrefins éhontés ; mais notre ignorance dans ce cas protège nos actes et leur donne les mêmes mérites. Le bien reste nécessairement le bien, et le fait matériel n’a qu’une valeur relative absolument indépendante du fait moral qui seul détermine et produit le bien. On peut lire dans le livre de Manou, VI, 204, (Livre de la loi ou Manava-Dharma Câstra, un des livres sacré de l’Inde où est exposée la doctrine de Brahmanisme, le mot Manou veut dire penseur) : “Une seule bonne action vaut mieux que mille bonnes pensées, et ceux qui remplissent leurs devoirs sont supérieurs à ceux qui ne font que les connaître”. 

La vie terrestre est pour tous une épreuve constante destinée à nous régénérer, alors, même si nous pensons que notre époque menace de sombrer, parce que nous sommes en train de vivre une débauche constante en dépit des apparences, l’aube tant désirée d’une régénération nouvelle se fera par des incarnations d’esprits missionnés pour faire évoluer notre monde. Notre existence présente est telle que nous l’avons voulue et le Créateur dans sa miséricorde infinie, l’a ainsi sanctionné.

 

Les Esprits instructeurs nous disent : “Votre existence est voulue telle, acceptez-la avec résignation, avec confiance et espoir. Fertilisez le terrain que la justice divine a préparé en vous incarnant sur la terre. Mettez en pratique les enseignements qui vous ont été donnés. Montez toujours plus haut dans le chemin de votre évolution. Quant le temps de votre destinée sera révolu ici-bas, partez dans l’au-delà avec la conviction ferme que vous aurez fait votre devoir. Partez heureux en disant au Créateur : Si j’avais à recommencer mon existence dernière, je la revivrais encore telle que je viens de la parcourir, car si je n’ai pu faire en bien tout ce que j’ai voulu, j’ai fait au moins ce que j’ai pu.”

 

 

 

 

Photo de Frank Cone sur Pexels.com


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