La médiumnité est un phénomène qui a fait l’objet de la parution d’une telle foison de livres, qu’il est vain d’essayer de les passer en revue, néanmoins, si nous procédons avec ordre et méthode, nous commencerons par nous arrêter dans le temps, afin de prendre des repères et observer les cas les plus édifiants dans des groupes sociaux, intellectuels, religieux ou simples laïques. Nous constaterons alors que le médium, le plus remarqué et remarquable en Occident et dont le nom s’inscrit au frontispice des gloires de notre Humanité, de par les paroles et les faits qui nous ont été rapportés, par les écrits de Platon et de Xénophon, est incontestablement Socrate. Ce célèbre philosophe grec et dialecticien merveilleux vivait 400 ans avant le Maître de Galilée, ce dernier étant considéré, par les Spirites, comme le suprême médium de Dieu. Socrate communiquait avec celui qu’il appelait son “génie familier” ; il l’appelait aussi son démon qui vient du mot grec “Daimon” qui veut dire Esprit. Socrate était un médium auditif et parlant, qui possédait également la faculté de clairvoyance. Les communications, dont il disait qu’elles lui venaient de son esprit familier, lui faisaient affirmer : “VOICI LA PREUVE QUE JE N’AI RIEN AVANCE QUE DE VRAI AU SUJET DE CET ESPRIT, C’EST QU’AYANT FAIT PART A BEAUCOUP DE NOS AMIS DE CES AVERTISSEMENTS, IL NE S’EST JAMAIS TROUVE QUE J’AIE AVANCE UNE CHOSE FAUSSE”. Rappelons, en l’occurrence, la définition de la vérité : c’est ce qui consiste à demeurer conforme à ce qu’on dit avec ce qui est.
Ainsi, cet illustre personnage, qui fait toujours parler de lui, annonça la déroute de l’armée dans l’expédition de Sicile. Dans un autre siècle, après Apollonius de Tyane, nous eûmes Jeanne d’Arc, médium auditif, clairvoyante, intuitive, mais elle gênait les ennemis de la Vérité, alors le feu sera son lot. Nous vous conseillons de lire le livre magistral de Léon Denis : “Jeanne d’Arc médium”. Au début du 17ème siècle, Louis XIV venait de révoquer l’édit de Nantes. Une révolte, connue sous le nom de révolte des Camisards, couvait dans les Cévennes. C’est alors qu’un certain Du Serre, gentilhomme verrier de Dieu-le-Fit, dans la Drôme, fit parler de lui par ses dons médiumniques de clairvoyance. Il fut un des premiers « prophètes », lequel par la magie de la parole percutante et convaincante, se révéla en Languedoc et en Dauphiné. Il crut bon d’évangéliser les pâtres des montagnes de son pays. Il rassembla autour de lui les plus jeunes et sut galvaniser leur enthousiasme. De son Dauphiné natal, le mouvement s’étendit dans le Languedoc, précédant, suscitant peut-être, le mouvement calviniste cévenol. Du Serre communiquait le don de clairvoyance à quelques-uns uns de ses fidèles par simple induction spirituelle, en leur imposant les mains et par un souffle sur leur tête. Il leur recommandait de faire pareillement avec ceux qu’ils jugeraient aptes à recevoir le même don. Les prophètes se levèrent alors de partout ; dans leur nombre il y avait des enfants. Le système de développement comprenait plusieurs grades qui se nommaient : ? L’avertissement, ? le souffle, ? la prophétie, ? le don ; ce qui revient au classement spirite concernant les médiums voyants, clairvoyants, inspirés et autres. Les soldats d’alors étaient pour la plupart des soudards sans vergogne qui s’installaient chez les protestants et se livraient à toutes sortes d’excès dont il serait inutile de détailler les horreurs. Les gens se sauvaient et vivaient comme ils le pouvaient en fuyant les tortures morales et physiques qui leur étaient infligées. Leurs rassemblements comptaient souvent des centaines de personnes. Leurs médiums prophètes étaient sous l’emprise de leur foi et, dans l’exaltation de leur détresse, leurs facultés médiumniques étaient sublimées. Leurs clairvoyances exactes se traduisaient par des états hypostatiques ou transes dans lesquelles ils décrivaient les mouvements des régiments ennemis envoyés à leur recherche, et pouvaient ainsi leur échapper. Ils étaient donc, au sens stricto-sensu du mot, médium, mais comme il s’agissait de transe basée sur un concept religieux dogmatique, ils disaient agir par l’intermédiaire du Saint-Esprit. Beaucoup de femmes se révélèrent médiums clairvoyants, comme le sont les vrais médiums d’aujourd’hui et ce en dépit des pendaisons nombreuses et journalières, ordonnées par le Marquis de Guiscard qui s’étonnait de cette obstination. Devant de pareils faits, le Maréchal de Villars a pu affirmer : “J’ai vu dans ce genre-là des choses que je n’aurais pas cru, si elles ne s’étaient pas passées sous mes yeux, et, cela continuait malgré qu’on coupait des nez et des oreilles, qu’on noyait ces malheureux par dizaines dans les torrents».
Les Esprits des suppliciés ne manquaient pas de se communiquer par l’intermédiaire de ces courageux médiums pour démontrer, à leurs bourreaux, leur misérable erreur. C’est ainsi que dans toutes les Cévennes, pendant cette période qui dura une dizaine d’années, aussi bien des Catholiques que des Protestants, se mirent à prophétiser contre ces procédés barbares, contraire à la morale christique. Il y eut aussi la bergère du Crest : Isabeau Vincent qui transmettait ses dons de clairvoyance. A.Bost, auteur du livre “Les Prophètes protestants”, mentionne que ces gens qui n’avaient jamais entendu que le patois, faisaient d’excellents discours en français, ce qui démontre qu’ils avaient une grande faculté médiumnique dénommée : XENOGLOSSIE ou don de parler en état de transe des langues étrangères, inconnues pour le médium.
Une de ces inspirées disait : “JE PROTESTE ICI ET JE DECLARE DEVANT L’ETRE SUPREME QUE JE NE SUIS NULLEMENT SOLLICITEE, NI GAGNEE OU SEDUITE PAR QUI QUE CE SOIT A PRONONCER NULLE AUTRE PAROLE QUE L’ESPRIT OU L’ANGE DE DIEU FORME LUIMEME EN SE SERVANT DE MES ORGANES ; ET C’EST A LUI QUE J’ABANDONNE ENTIEREMENT, DANS MES EXTASES, LE GOUVERNEMENT DE MA LANGUE, N’OCCUPANT MON ESPRIT QU’A PENSER A DIEU ET A ME RENDRE ATTENTIVE AUX PAROLES QUE MA BOUCHE RECITE. JE NE MEDITE POINT, NI NE CONNAIS, PAR AVANCE, LES CHOSES QUE JE VAIS DIRE. PENDANT QUE JE PARLE, MON ESPRIT FAIT ATTENTION A CE QUE MA BOUCHE PRONONCE, COMME SI CELA ETAIT UN DISCOURS RECITE PAR UN AUTRE, MAIS QUI LAISSE ORDINAIREMENT DES IMPRESSIONS PLUS VIVES DANS MA MEMOIRE” Voici donc un témoignage observé et concluant comme une évidence sur la véracité de la vraie médiumnité, de son efficacité au service de l’existentiel humain et dont il faut en déduire une valeur d’enseignement. Le médium n’est donc qu’un intermédiaire, un canal. Il y eut avant la codification magistrale, que fit Allan Kardec, en publiant le “Livre des Médiums” en 1861, le cas de Swedenborg qui vécut à la même époque des Camisards. Il naquit en Suède en 1688, ce qui veut dire qu’il n’a pu être influencé par ces événements lointains. Il fut d’abord Géologue et Ingénieur des Mines. Il publia de nombreux ouvrages sur la Géologie, les Mines, les Minéraux, le Feu, le règne animal. C’était un véritable savant, ce qui ne l’empêcha pas de posséder, en outre, une médiumnité remarquable de clairvoyance, de voyance, de psychographie. Dans sa 55éme année, il se trouvait à Londres et dans la pièce qu’il occupait, il vit un homme lui apparaître au sein d’une radieuse lumière qui lui dit : « Je t’ai élu pour interpréter aux hommes le sens des Saintes écritures. Je te dicterai ce que tu devras écrire ». Les livres qu’il publia par l’écriture automatique ou psychographique furent des ouvrages concernant les Evangiles. C’était en somme toutes des révélations de la part d’entités de l’Audelà. Il décrit dans ses ouvrages un nombre considérable de faits, se passant dans le monde des Esprits et des Esprits instructeurs, appelés plus communément les Anges. Swedenborg était un médium, mais les études spirites étant moins poussées qu’aujourd’hui grâce à la codification élaborée par Allan Kardec, il est compréhensible qu’il n’ait pu se défaire de la présence de quelques plaisantins de l’astral, surtout quand il affirme avoir conversé avec des habitants d’autres planètes, sans en apporter la moindre preuve matérielle.
Néanmoins, il conversait réellement avec les Esprits. Il donna à plusieurs reprises des preuves formelles des possibilités qu’il avait soit de s’extérioriser, soit de pouvoir entrer en contact avec certains décédés. Il avait le don de vue à distance ou de clairvoyance. Ainsi, en septembre 1756, alors qu’il se trouvait à Gottenbourg à 16 heures, il décrivit le terrible incendie qui, à la même heure, détruisait une grande partie de Stockholm. Ces faits ont été confirmés par le philosophe Kant, lequel, on le sait, n’était pas susceptible de se laisser aller à des idées mystiques. Il mourut comme il l’avait prédit, le 29 mars 1772. Nous pourrions citer une foison de cas, signifiant qu’en d’autres pays, et partout dans le monde, des précurseurs d’Allan Kardec administraient la preuve de facultés inhérentes à la structure spirituelle de l’homme. Allan Kardec a eu donc l’insigne honneur d’élargir le cadre strictement religieux de la médiumnité pour le transposer sur le plan philosophique, scientifique, moral, spirituel. C’est à dire sur un plan plus universel, car les faits médiumniques se retrouvent dans toute l’économie humaine ; ils ont catalysé l’opinion, à accepter au moins en partie la doctrine spirite comme conséquence des observations et de causes des phénomènes médiumniques.
Depuis l’antiquité, en passant par Mesmer et ses guérisons, comme tous les baguettisants qui trouvaient des coupables, des sources et des métaux cachés, enfouis ; depuis les récits de la Bible, on assiste à une préparation de l’humanité qui va vers une nouvelle ère où la compréhension du monde spirituel transformera de fond en comble la plupart de nos concepts humains actuels. C’est alors que l’on se rendra compte que la révélation spirite était juste, vraie, pleinement justifiée dans ses formulations christiques, et applicable à l’ordre social pour la paix et la justice pour tous. Il faut considérer dans les vraies et honorables facultés médiumniques qu’il s’agit d’une manifestation de la volonté divine, animée par l’Esprit de Vérité, le consolateur promis par le maître de Galilée, lui-même suprême médium de Dieu, comme nous l’avons précisé par ailleurs. Il faut y voir essentiellement un moyen de combattre la tendance matérialiste de la science laquelle, jusqu’ici, ne s’est occupée réellement que de la partie matérielle de la création et de l’individu. Selon les pays et les époques, les révélations obtenues par les diverses formes de médiumnité n’ont eu d’autre objectif que d’interpeller et d’éveiller la conscience des vivants.
L’essentiel dans la faculté médiumnique est l’enseignement que l’on tire par la logique de la raison, en se positionnant en dehors de toute crédulité, comme d’ailleurs de certains dogmes scientifiques polarisés qui voudraient enfermer les phénomènes médiumniques dans les limites, où des conditions d’expérience à leur convenance, même si cela est incompatible avec la nature des faits étudiés. Nier ou ignorer les faits produits par les vraies médiumnités serait aussi peu scientifique et coupable moralement, vis-à-vis d’une humanité qui cherche, particulièrement dans les temps que nous vivons, une raison et une explication, une quête de sens devant le mystère de l’Homme et de l’Univers. Toute révélation a son histoire et l’histoire de la médiumnité dans son concept spirite a ses points de repères indélébiles. C’est Miss Cook qui, durant des années, en de nombreuses séances, tombait en transe sous l’influence d’entités spirituelles, perdant plus du tiers de son poids, pendant qu’un Esprit, se formant un corps d’emprunt avec les fluides du médium, se matérialisait dans le laboratoire du célèbre chimiste anglais William Crookes. Ces matérialisations eurent lieu en présence de savants les plus distingués (Ingénieur Varley – Docteur Gully) qui, tous, ont signé les procès-verbaux des séances et affirmé l’authenticité des phénomènes dits de Katie King, dont vous trouverez l’histoire détaillée dans un autre fascicule. Eusaphia Paladino, célèbre médium italienne à effets physiques, qui, après avoir été examinée dans toute l’Europe par des savants renommés, fut reçue par Sully Prudhomme de l’Académie française. Voici ce qu’en disait ce grand poète : “Je ne saurais, en quelques mots, vous raconter mes expériences avec ce médium, car je suis moralement certain de la parfaite sincérité des expériences. Il y a eu et il y aura toujours, Dieu merci, d’autres médiums, de par le monde, doués de ces facultés surprenantes, mais réelles, comme Slade et Daniel Dunglas Home, qui produisaient des phénomènes physiques remarquables : soulèvement et transport d’objets sans contact, lévitation, apport de fleurs au parfum délicat, apparitions, dématérialisations d’objets, de fleurs, matérialisation de ces mêmes choses en d’autres lieux et à de grandes distances…” Mais en dépit de ces cas cités, si nous posons à brûle pourpoint la question : “Qu’est-ce que la médiumnité ?” Nous observons le même embarras, comme pour cette autre question : “Quel est le dernier commandement ?” Les réponses sont pourtant simples et claires. S’agissant du dernier commandement, tout le monde l’a entendu et c’est un principe universellement connu : “AIMEZ-VOUS LES UNS, LES AUTRES”.
S’agissant de la médiumnité, on peut affirmer que c’est depuis l’avènement du mouvement spirite que cette question a reçu une réponse intelligente, incontournable par la démonstration de l’existence réelle d’un monde extra-terrestre formé d’êtres incorporels, ayant vécu parmi nous et qui peuplent l’espace dans une autre dimension que la nôtre. Ce sont des êtres auxquels il a été donné le nom d’Esprit. Ces êtres qui nous entourent sans cesse exercent sur les hommes, et à l’insu de ceux-ci, une grande influence. Ils jouent un rôle très actif dans le monde moral, et jusqu’à un certain point, dans le monde physique, car la pensée est toute puissante. Or, le pouvoir de capter les vibrations émises par la pensée propre à tous les esprits incarnés ou désincarnés, de par l’étincelle divine enfermée dans chaque créature pensante, est l’apanage de tous. Tout le monde par conséquent possède, à des degrés différents, une acuité médiumnique, une possibilité de télégraphie psychique. Cette faculté naturelle est due, en partie, à l’organisation de l’individu qui le sensibilise aux influences du monde spirituel. A partir d’une acuité particulière, on obtient les phénomènes remarquables du Spiritisme. La finalité de la médiumnité, s’il est vrai qu’elle offre à l’homme pour commencer un terrain d’observations provoquées, l’engage, en terme final, vers une évolution spirituelle, qui se concrétise par la volonté de savoir et de connaître, dans le plein sens du terme : c’est-à-dire tant sur le chemin de l’évolution morale que sur le chemin de la connaissance des causes. Donc, indépendamment du fait qu’il faut des médiums aptes à servir d’instruments, la production du phénomène médiumnique n’est pas seulement soumise à la volonté des expérimentateurs, mais aussi et surtout, à la volonté des entités spirituelles. C’est faute de l’avoir compris que beaucoup de gens, voulant régler eux-mêmes les conditions d’expérimentation, ont accumulé les obstacles et les exigences dans un but de contrôle directif et, n’ayant obtenu aucun résultat satisfaisant, sont devenus sceptiques, voire hostiles.
Ce sont ceux qui ont carrément négligé que le principe d’observation du monde invisible là où nos sens conventionnels sont inopérants, exige, qu’on le veuille ou non, beaucoup de patience, de persévérance et surtout de sagesse et d’humilité. Ce monde de l’au-delà ne peut se concevoir sans une méthode analytique, synthétique, avec discernement et une rigoureuse moralité ; car il ne s’agit pas d’un amusement ou d’une curiosité malsaine, mais d’un accès à la connaissance d’un monde réel mais voilé. Si donc la médiumnité confirmée, au point de vue intrinsèque de la faculté, dépend de la constitution de l’organisme de l’être, ce qui revient à dire que l’être, au demeurant n’est jamais qu’un canal, il est par contre important que ce canal doive être au service de l’évolution et non pas au service du vulgaire, ni de la vénalité. La médiumnité obéit à la grande loi d’affinité et d’harmonie, qui régit immuablement les rapports entre notre monde matériel et le monde invisible qui s’avère, à l’expérience, complexe et varié, ce qui explique les paroles du Christ : “Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père”.
Dans le phénomène médiumnique, cette harmonie et cette affinité est un problème de fréquences vibratoires moléculaires entre les médiums et les entités spirituelles de divers niveaux d’évolution. Si cette condition est facilement remplie avec des Esprits situés à notre plan d’évolution terrestre, ce qui donne des communications vulgaires ou banales, il n’en va pas de même avec les esprits qui évoluent sur un plan spirituel, infiniment supérieur au nôtre et qui n’interviennent qu’à bon escient dans notre monde et dans des conditions de rigoureuse moralité. La médiumnité est aussi un moyen accordé à l’homme pour qu’il puisse en savoir plus sur le monde invisible qui l’entoure, en lui révélant toute la philosophie de l’incarnation sur terre, voilée à l’homme matériel, du plus simple d’entre nous jusqu’aux savants les plus connus, mais, hélas, parfois trop imbus de leur science. Allan Kardec a magistralement été inspiré dans son “Livre des Médiums” lorsqu’il définit les formes de médiumnité et le bon moyen pour les développer. Il précise, néanmoins au chapitre XXVII : « Les Esprits viennent vous instruire et vous guider dans la route du bien et non dans celle des honneurs et de la fortune ou pour servir vos mesquines passions. Vous conclurez que celui qui est mystifié n’a que ce qu’il mérite…» Plus loin il ajoute : “Si les hommes n’avaient qu’à s’adresser aux esprits pour tout savoir, ils n’auraient plus leur libre-arbitre et sortiraient de la voie tracée par la divinité, qui n’envoit pas les Esprits pour leur aplanir la route matérielle de la vie, mais pour préparer celle de 1’avenir.” En général, la médiumnité apparaît dès l’enfance. Il y a bien entendu, comme en toute chose, de nombreuses exceptions, ce que l’on pourrait appeler les vocations tardives. Si elle persiste, chez les enfants, on peut se rendre compte qu’elle se développe sans effort avec les années pour atteindre leur plénitude à l’âge adulte. Il reste à savoir ensuite comment elle sera employée. Néanmoins, ces facultés précoces ne trouvent aucune autre explication rationnelle que dans l’accumulation des acquis des vies antérieures, sur la terre, et aussi en tant qu’Esprit, dans le monde spirituel. Parmi les sensitifs, il n’est pas rare de les entendre dire qu’ils ont l’intuition lumineuse, illuminante, d’un monde extra-terrestre, où existent, comme en réserve, des pouvoirs qu’il leur est possible d’acquérir à des moments déterminés, intimes, par des aspirations élevées, pour les manifester ensuite sous des formes diverses, appropriées à leur nature : divination, enseignement de haute portée philosophique et spirituelle, action curative psychique et physique. La personne qui commence à sentir en lui cette source inépuisable de force, de vie spirituelle qui se développe par un désir constant de la pensée vers le “beau”, le “juste”, le “vrai”, alors celle-là est un vrai médium, qui sera protégé contre le mal et toutes les passions humaines engendrées par l’orgueil, l’égoïsme, la vanité, la cupidité, la luxure, la vénalité. Elle comprendra, rapidement, que parmi les biens terrestres, aucun n’est comparable à ces prêts de la divinité. Portées à leur plus haut degré, elles font les grands missionnaires, les grands révélateurs : Abraham, Moïse, Jésus, Mohammed, Bouddha, Confucius, Lao-Tseu et plus près de nous, Gandhi, Martin Luther King, Ramakrishna et Vivekananda. Comment y parvenir ? Tous ces mots que nous entendons avec des qualificatifs qui sonnent bien, ne nous disent pas sur quel terrain pratique il faut s’exercer lorsqu’on a des facultés à des degrés moindres que ceux précités ? Il ne s’agit pas d’une stricte ordonnance accompagnée d’un mode d’emploi, mais essentiellement d’une ouverture de l’âme par la VOLONTE et la PRIERE aux influences d’en haut.
Tout dépend de nous et de notre état d’esprit, de notre désir de spiritualité. De même que nous ouvrons les issues de notre demeure, pour y faire pénétrer les rayons du soleil, de même, par nos élans et nos aspirations, nous pouvons ouvrir notre être intérieur aux effluves célestes. En tout état de cause, la science de l’esprit ne progresse qu’avec lenteur ; c’est pourquoi l’on prête à Jésus ces paroles : “Qui veut aller vite, perd son temps”. Voilà pourquoi tant de précieuses facultés se perdent faute d’attention et de persévérance. Combien de médiumnités gaspillées en rivalités terrestres, employées au gré du caprice, où l’on confond l’effet et la cause qui n’attirent que de pernicieuses influences et ne produisent que de mauvais fruits ! La médiumnité est pareille à une fleur délicate qui a besoin de s’épanouir dans le bon sens, par des précautions attentives des forces capables de concourir à l’œuvre de rénovation.
Dans l’Antiquité, telles étaient les vestales, les druidesses, les sibylles. Il en était de même en Judée, dans les séminaires des prophètes et des voyants, placés loin du bruit des villes. Dans le désert, dans son silence, dans la paix des cimes, les médiums de ces temps savaient attirer les influences supérieures et écouter l’invisible, ce qui donnait des résultats surprenants. Tel est le vrai rôle de la médiumnité : c’est essentiellement un moyen d’action par lequel s’exprime le plan divin et qu’il n’est dans le droit d’aucun médium d’en disposer au gré de sa fantaisie.
Le simple bon sens indique aussi que de tels individus ne reculeront devant rien pour mystifier les gens naïfs et prêts à tout gober devant ces camelots en vibrations, en courants énergétiques, planétaires ou astraux, devant la boule de cristal, le marc de café, les tarots divinatoires… Ils simuleront ainsi des pouvoirs rocambolesques, car il faut toujours faire un peu de spectacle pour vider, dans ce commerce juteux, les porte-monnaie et ratisser le plus large possible, dans toutes les classes de la société. Malheureusement, beaucoup de personnes, en se basant sur ces mauvais exemples, en arrivent à faire des amalgames avec le vrai spirite, sa spiritualité, son enseignement, son efficacité, sa grandeur, et la pratique de la médiumnité non vénale, telle que nous l’expliquons.
Il y a une facette de la médiumnité dans le rêve prémonitoire, que beaucoup d’humains connaissent. Etant des sensitifs, ils perçoivent dans le futur des événements qui vont se produire. Un exemple historique que rapporte Sully dans ses mémoires : Henri IV avait vu en rêve qu’il serait assassiné en carrosse… Même cas pour Abraham Lincoln. Des faits récents et individuels nous sont rapportés par des personnes n’ayant jamais entendu parler de médiumnité. Ce sont toujours des révélations provenant d’âmes préposées à notre garde, tout comme les autres phénomènes d’intuition, de pressentiment. Flammarion, dans son livre “L’inconnu et les problèmes psychiques”, mentionne 76 rêves prémonitoires, dont deux remarquables de sa mère. La plupart portent en eux le caractère de l’authenticité la plus absolue. Aux rêves prémonitoires ou symboliques, basés sur un principe de révélations, se rattachent les phénomènes d’extases ou de ravissements que nous dénommons Transes à transport astral. Considérée par une science bornée comme des états d’une pathologie hystérique, morbide, l’extase est un des plus beaux privilèges de l’âme aimante et croyante qui, dans l’amour divin, rassemble un tel potentiel d’énergie qu’elle arrive à se dégager momentanément des entraves charnelles et s’élance, ainsi, dans les régions où le “beau” se déploie en ses manifestations infinies.
C’est le cas de Thérèse d’Avila, de Catherine de Sienne, de François d’Assise et de bien d’autres religieux ou laïques, tous médiums, quelle que soit leur appartenance religieuse. On retrouve les mêmes phénomènes avec Ramakrishna et Vivekananda, en Inde, au siècle dernier. Dans ce phénomène spécifique de l’extase, le corps devient insensible ; l’âme libérée de sa prison a concentré toute sa puissance de vie, toute sa faculté de vision sur un seul point. Elle n’est plus de ce monde, elle participe momentanément à la vie céleste, à l’ordre divin. Le bonheur des “extatiques”, la joie qu’ils éprouvent en contemplant les magnificences de l’audelà, suffisent à eux seuls à nous démontrer l’étendue de cette lumière dont l’âme a besoin, si nos lourdes conceptions ne nous empêchaient de les comprendre et de les pressentir. La clairvoyance est cette faculté de l’âme de percevoir, même à l’état normal, les événements passés ou futurs dans notre sphère terrestre. Cette faculté s’exerce indépendamment du temps et de l’espace. Exemple : Jean Huss annonce sur son bûcher la venue de Luther. Jeanne d’Arc, qui dès Domrémy, a prédit la délivrance d’Orléans et le sacre de Charles VI. C’est ce qui fait dire à Joseph de Maistre : « L’homme est informé naturellement de toutes les vérités utiles. »
La voyance est la faculté de voir les Esprits, c’est une autre forme de médiumnité qui nécessite un commencement de dégagement. Dans la vision spirite, le médium peut plus ou moins s’extérioriser c’est-à-dire sortir de son organisme matériel aidé souvent par son guide spirituel ou des Esprits familiers. En certains cas, le médium peut aussi bien voir les entités spirituelles les yeux ouverts ou fermés. La vision spirituelle est toujours due à un état de demi-dégagement. On peut néanmoins percevoir un Esprit d’une manière collective si ce dernier veut bien se matérialiser, ce qui d’ailleurs peut se remarquer sur de simples photographies. Les expériences particulières de photographies dites transcendantales laissent apparaître visiblement des entités spirituelles familières ou inconnues, comme aussi des animaux désincarnés. Les annales du Christianisme sont riches en faits médiumniques variés. Chez les premiers chrétiens, il y avait cette certitude que les morts étaient aussi vivants que les humains et qu’il n’y avait, par conséquent, aucune barrière pour qu’ils puissent se communiquer à eux et ce sans violer aucune loi naturelle. Ceci est attesté par des faits admis par l’Eglise dans l’histoire des saints. Au demeurant, qu’est-ce que la prière, sinon une correspondance psychique qui unit aux Saints et à Dieu ? Dans la Bible, les révélations sont faites par des Anges, mais le mot « Ange » dans les langues anciennes signifie : « messager ». Lorsque Moïse faisait des prodiges, les magiciens du Pharaon produisaient des phénomènes, mais avec un très médiocre accompagnement spirituel.
Les Saints produisaient des phénomènes et aussi des êtres non-religieux ; certains ont fini au bûcher dans un temps d’ignorance où les hommes pensaient que Dieu et le prétendu Diable se partageaient l’empire du monde comme si la Divinité pouvait partager sa créativité ! Aujourd’hui, il devient évident que la clairvoyance ou la bilocation des Saints relèvent du même processus que l’extériorisation et la vue à distance observées chez de nombreux médiums du 19ème siècle à nos jours. La médiumnité, grâce à la Révélation Spirite, n’est plus amalgamée à la sorcellerie, ni aux miracles : le merveilleux s’est effondré. Il est clair que suivant la valeur morale de l’agent qui le produit, le phénomène médiumnique revêt les apparences du bien, du beau, du juste ou de la vénalité grossière bassement matérielle. De ce manque de discernement est née l’idée que les phénomènes médiumniques étaient l’apanage de Dieu ou du Diable. Il y a encore quelques gens bornés qui pensent que si une statue bouge dans une église, c’est l’Esprit Saint, si un objet quelconque vient à bouger ou à flotter dans un centre spirite, c’est immanquablement ce Diable, qui a si bon dos pour excuser les fautes et les erreurs des hommes. Ce bouc émissaire légendaire n’a pas été inventé pour rien. Les phénomènes d’écriture automatique et de transe se retrouvent chez Catherine de Sienne. La lévitation, la bilocation, le voyage astral sont choses communes dans la vie de Thérèse d’Avila, ce monument de la Spiritualité. Thomas de Villeneuve tombait en transe lorsqu’il montait en chaire, il faisait alors des discours admirables, il parlait comme un ange du ciel, disaient les témoins. Joseph de Copertino lévitait plusieurs fois dans une même journée, sa messe était souvent interrompue ou finie par un autre moine, compte-tenu de ses états hypostatiques prolongés
. Ce même phénomène se produisait avec le Padre Pio ainsi que chez le curé d’Ars. Les communications écrites ou parlées, visuelles ou auditives apparaissent dans l’Eglise à l’identique de celles que le Spiritisme s’efforce de faire reconnaître par la science de nos jours. Catherine Emmerich entendait souvent des coups frappés par les âmes de ceux pour qui elle priait. Lorsqu’on retirait du couvent d’Albe, le corps de Thérèse d’Avila, toutes les religieuses entendaient distinctement et à plusieurs reprises des coups frappés avec force dans l’endroit où elle était déposée. Madeleine de Pazzi dialoguait avec des Saints, faisant les demandes et les réponses en leur nom ou en son nom propre, suivant les circonstances, en changeant de voix à chaque fois. Jeanne de la Croix parlait le latin, le grec, l’arabe, en état de transe, alors qu’elle ne comprenait aucune de ces langues à l’état normal. Ce phénomène de xénoglossie s’est retrouvé chez de nombreux médiums spirites. Sainte Hildegarde qui était complètement illettrée se mit à écrire à l’âge de 42 ans. Le fait paru tellement miraculeux à cette époque que le pape Eugène vint la voir à Trêves, accompagné de 18 cardinaux pour s’en rendre compte. Après examen, ces révélations furent canoniquement reconnues en 1148. Par contre, la magistrale médiumnité de Jeanne d’Arc a été souillée puisque, plus de 10 ans après sa mort atroce, elle était traitée d’hérétique, de sorcière, de relaps, par toute la chrétienté. Aujourd’hui, réhabilitée, elle est considérée comme la patronne veillant aux destinées de notre pays. Saint Jean Chrysostome avait des contacts parlés avec les Saints et les apôtres. Saint Martin obtenait des phénomènes de matérialisation dans le huis clos de sa cellule. On a même vu un concile associer les manifestations d’outre-tombe à leurs décisions : c’est ainsi que deux pieux évêques, Chrysanthus et Mysonius étant morts durant un concile, furent priés d’approuver les décisions cachetées que l’on déposa dans leur tombeau. Après toute une nuit passée en prière, on brisa les sceaux et on se trouva devant le phénomène dit d’écriture directe comme avec le médium Slade.
C’est Nicéphore, évêque de l’Eglise, qui raconta le fait après Grégoire de Césarée, lesquels considèrent cette manifestation comme une preuve incontournable de la survivance de l’âme. Le pape Léon 1er le Grand (390-461) obtint le même phénomène en déposant une lettre qu’il adressait à Flavien, évêque de Constantinople, dans la tombe de St Pierre. Il se mit à prier et à jeûner pendant quatre jours ; après quoi, le prince des apôtres lui dit : « J’ai lu et corrigé », on ouvrit le tombeau et on trouva la lettre corrigée. Ces choses seraient incroyables si des faits analogues ne s’étaient produits dans l’expérimentation Spirite : Le baron de Guldenstublé qui, après avoir consacré toute sa vie à la démonstration de l’immortalité de l’âme, obtint devant plusieurs témoins de nombreux spécimens d’écriture directe. Il affirma ceci : « Il n’y a pas un seul chrétien qui refuserait de recevoir une preuve matérielle et morale à la fois de l’existence de l’âme dans un monde meilleur, tel que le phénomène de l’écriture directe des Esprits. » Le baron de Guldenstublé obtenait ce phénomène par la prière, comme ce qui est obtenu dans l’expérimentation Spirite avec grandeur et efficacité morale et spirituelle. Un autre exemple d’écriture directe se retrouve dans la vie de St Ouen, archevêque de Rouen, décrite par le Père Givry dans son livre des « Saints » à la page 462. L’Eglise avec les premiers chrétiens a admis les communications d’outre-tombe, ainsi que les différentes formes de médiumnités.
On objectera que les Esprits qui se manifestent peuvent être bons ou mauvais, mais il en est de même des hommes qui nous entourent, qui exercent sur nous leur influence et dont on se méfie moins bien que d’un messager de l’au-delà car son origine même nous l’indique toujours comme suspect jusqu’à ce que nous l’ayons soumis à une analyse sévère. Chez les Juifs, le jour de la Pentecôte est la fête instituée en mémoire du jour où sur le Mont Sinaï, Dieu remit à Moïse les Tables de la Loi : voilà un phénomène d’écriture directe. Chez les Chrétiens, c’est le phénomène observé chez les apôtres par la descente de langues de feu, qui se traduisit par le don des langues ou xénoglossie accordé aussi aux premiers prédicateurs de l’Evangile et des conversions opérées par la parole de Pierre et de Paul. Encore une forme caractérisée de médiumnité constatée dans l’expérimentation Spirite chez des médiums parlants à transe qui donnent de sublimes communications empreintes d’amour et de charité. Dans les exemples de faits médiumniques, il faut aussi évoquer ceux provoqués par Sainte Philomène, cette entité bienheureuse de l’au-delà entièrement ignorée avant le 19ème siècle et dont le culte s’est répandu en France grâce à l’influence du curé d’Ars. Le pape Grégoire XVI en autorisa le culte public en 1837. Pie IX assigna à sa fête fixée au 11 août un office particulier. Vierge et martyre, elle a assumé une pénible mission terrestre par la cruauté de Dioclétien au IVème siècle. Lors de la mise au jour de son tombeau, des manifestations se traduisèrent par de petits phénomènes lumineux. Le transfert du corps dans une chasse fut l’occasion d’un second phénomène spirite, celui d’objets changeant de poids. La chasse immobilisée malgré les efforts conjugués par plusieurs hommes devenait ensuite légère comme une plume. Arrivée à destination, les phénomènes continuèrent, le corps était déplacé dans la chasse, on constata des apports et des modifications de la matière ; une statuette qui avait huit palmes de largeur (paume de main) passait sans encombre par un recoin qui n’en mesurait que trois, et sans que les porteurs s’en aperçussent.
Mais l’analogie avec les phénomènes spirites est plus frappante encore dans les apparitions et les apports. La foule des spectateurs était ravie en admiration devant les transformations de la maquette de cire qui représentait la Sainte ; cependant qu’un véritable ectoplasme se formait au-devant de la figure de cire, s’animait, se transformait en un visage d’une beauté céleste passant, selon les circonstances, par les expressions de la bienveillance ou de la sévérité. On la voyait ouvrir ou fermer les yeux, phénomène bien connu des spirites, ou encore une lumière éclairait son visage dans l’obscurité. Des petites images se détachaient des murs où elles étaient accrochées, elles se soutenaient d’elles-mêmes dans une position d’équilibre. Mais ces simples manifestations ne pouvaient avoir pour but que de frapper les imaginations et l’enthousiasme soulevé par ces moyens qui mettaient à la disposition de la Sainte les fluides matériels condensés des fidèles, dont les éléments plastiques en fournissaient la substance. Dès lors dans cette logique qui vient du ciel où rien ne se fait pour rien, que le hasard n’existe pas, on en déduit que la Sainte n’était pas venue pour amuser le public par des jeux médiocres d’expérimentateurs étourdis. La Sainte avait une mission beaucoup plus haute, mais il fallait commencer par se faire connaître.
A huit clos, par le truchement de la correspondance croisée, elle se fit connaître à trois personnes, ainsi qu’au Curé d’Ars. La première fille baptisée du nom de Philomène, fut visitée par elle et, chaque nuit, le voile qui enveloppait l’enfant était trouvé au matin, enlevé et soigneusement plié. (Dictionnaire de mystique chrétienne de l’abbé Migne, page 397) Quand on renouvela la chasse, le corps de la Sainte grandissait au point que les cheveux par suite d’un changement de posture, laissaient paraître un vide disgracieux : alors une abondante chevelure de soie combla cette lacune. On cite d’elle plusieurs apparitions où elle semble s’être matérialisée physiquement. Don Francesco qui s’était fait l’apôtre le plus zélé de la Sainte ne pouvant donner à l’évêque de Lucera le nombre d’images demandées, assure que la Sainte lui en apporta 300 plus belles que l’original. Elle provoqua la multiplication de livres mais cela s’est opéré presque toujours entre les mains de Don Francesco : après le deuxième édition de la « Relation Historique », on expédiait des livres sans que la pile diminuât. Un jour, Don Francesco fermant à clef la porte d’une pièce, trouva sur le plancher, à son retour, des livres au nombre de 62. On laissa les choses en l’état durant plusieurs semaines et le phénomène se renouvela. Avec la 3ème édition, on constata un jour un apport de 236 volumes et pendant toute une année, son dépôt parut inépuisable. Sainte Philomène est morte il y a plus de 1500 ans, elle s’est fait connaître aux hommes par le processus généré des phénomènes identiques à ceux répertoriés dans la phénoménologie Spirite, mais c’est là aussi le côté accessoire des effets de la phénoménologie, une valeur sans possibilité de contestation contre ceux qui nient la possibilité de ces choses.
Il existe une autre forme de médiumnité sublime : la médiumnité guérissante, elle se pratique soit par passes magnétiques, soit par simple toucher, soit par le regard sans le secours d’aucune médication, ce qui veut dire que le vrai médium guérisseur ne doit en aucun cas se mêler de médecine, ni interdire un traitement médical. Tout simplement en premier lieu parce qu’il n’est pas médecin, donc il ne possède en fait aucune connaissance médicale, et que par surcroit la médecine est bonne, même si certains médecins sont mauvais et commettent de grossières erreurs de diagnostic. En second lieu, le processus de guérisson ou de soulagement des souffrances physiques est basé sur l’action d’une part du propre fluide du médium guérisseur, la bio-énergie, et d’autre part, à l’action du fluide vital universel d’émanation divine. En résumé, la médiumnité quelles que soient ses aspects tient de sa qualité en raison de l’évolution morale des médiums, on peut donc dire que les qualités requises pour être entouré d’une façon sécurisante par les bons Esprits sont : la bonté, la bienveillance, la simplicité du cœur, l’amour du prochain, le détachement des choses matérielles. Les défauts qui les repoussent et ouvrent la porte aux Esprits inférieurs sont : l’orgueil sous toutes ses formes, l’égoïsme, l’envie, la jalousie, la haine, la cupidité, la sensualité, la luxure et toutes les passions par lesquelles l’homme s’attache à la matière.
Servir d’interprète aux enseignements divins, c’est-à-dire à la vérité, à la morale, à la connaissance des lois universelles par l’homme, servir au soulagement de la souffrance qu’elle soit de ce monde ou de l’autre est une merveilleuse mission. Mais pour bien s’y préparer et pour bien la remplir, il faut que le médium soit humble, qu’il travaille opiniâtrement à son évolution morale, qu’il soit animé d’une foi inébranlable en Dieu, qu’il s’en remette à sa seule volonté. Que tout son effort se concentre sur ces quelques points, alors tout ira bien car le reste n’est pas son affaire mais celle de l’au-delà.

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