Les portes de l'au-delà

Je ne suis pas là pour vous le faire croire mais pour vous le dire


Voyance, clairvoyance, psychographies

S’il n’y avait pas de douleurs morales qui résident, déchirantes, dans les insondables profondeurs de l’âme et du corps, il n’y aurait aucune nécessité d’avoir recours à des êtres ayant la faculté de voyance ou de clairvoyance et le rêve prémonitoire n’existerait pas. Mais en effet, des douleurs intimes sont liées à tous les hommes vivant sur cette Terre, à chacun d’entre-nous.

Des douleurs intimes qui ne sont causées ni par un accident du corps, ni par la maladie, ni par une altération du cerveau, mais seulement par une cause incorporelle telle que la perte d’êtres chers, l’infidélité d’un être passionnément aimé, l’ingratitude d’un protégé, les fourberies d’un ami, le spectacle de la misère, le tableau de l’infortune par la chute d’une cause, par la contagion d’idées malsaines, en un mot, par la multitude de causes qui n’ont, pour le moins, rien de commun avec le monde de la matière. Ces causes qui ne peuvent se mesurer ni géométriquement, ni scientifiquement, ni même rationnellement selon l’entendement commun, n’en appartiennent pas moins au domaine moral et psychique.

L’esprit est au centre même de la vie, car ne voyons-nous pas, même sous son aspect physique, l’influence de l’esprit sur le corps ? Ainsi, les passions se réfléchissent-elles sur le visage : si nous pâlissons de crainte, c’est parce que le sentiment, transmis par le cerveau rétrécit les vaisseaux capillaires des joues ; si la colère ou la honte et parfois le fait de parler en public empourprent le visage, c’est parce que les mouvements occasionnés par ces passions élargissent ces mêmes vaisseaux, suivant les individus. Ici encore, l’esprit joue le principal rôle. Il en est de même des sentiments : c’est en notre poitrine et non pas dans notre tête qu’une inexprimable sensation de vide et de gonflement s’exprime lorsque, en certaines heures de mélancolie, nos inquiètes pensées s’envolent vers l’être aimé… Toutes ces observations (et un grand nombre d’autres) nous invitent à croire que la pensée est chose immatérielle ayant accès au monde invisible et pouvant provoquer les phénomènes que nous allons examiner.

Le cas du médium clairvoyant et guérisseur Edgar CAYCE est bien connu aujourd’hui grâce à toute une série de livres qui lui ont été consacrés. Nous savons que lorsqu’il s’endormait dans un sommeil médiumnique inhérent à l’esprit, Cayce pouvait, sans aucune connaissance médicale, diagnostiquer les maladies et indiquer les remèdes appropriés. Il expliquait : “J’arrive en esprit dans un grand bâtiment, dans la salle des archives, où une main me tend un livre ouvert à la page qui concerne telle entité ou tel événement, et je n’ai plus qu’à lire ce qui la concerne.” Après avoir répondu à 8968 questions concernant des traitements de maladie, il alla plus loin pour trouver des réponses aux questions fondamentales de la vie, réponses que la plupart des systèmes philosophiques et religieux n’ont pas encore trouvées. Edgar Cayce était fondamentalement chrétien. Fervent lecteur de la Bible, il pensait (comme beaucoup) que puisque la Bible ne parle pas de réincarnation, la réincarnation ne pouvait être. Mais à partir du moment où il donnait des soins en état de transe médiumnique, la relation de cause à effet apparut clairement à son entendement et il admit comme vérité ce qui à l’état de transe lui était donné, car cela correspondait à une réalité. Dès lors, il put indiquer la cause des troubles et des infirmités dont souffraient ceux qui faisaient appel à lui. Deux raisons illustreront la raison causale de nos maux : – Un professeur de collège, presque aveugle de naissance, consulta Cayce. En suivant les soins recommandés, il améliora de 10 % la vision de son œil gauche qui était considéré comme perdu par les spécialistes. Mais il apprit, à cette occasion, la raison de son état. Dans une de ses incarnations, il avait été bourreau dans une tribu barbare qui avait pour coutume d’aveugler ses ennemis au fer rouge.

 

 L’autre exemple concerne un jeune homme qui souffrait d’anémie depuis son enfance. Son père médecin lui avait prodigué sans succès, tous les soins médicaux possibles. Une “lecture de vie” de Cayce lui révéla que, cinq incarnations auparavant, cet homme s’était emparé par le glaive du pays où il était incarné et en était devenu le maître. Beaucoup de sang avait été répandu, ce qui expliquait son anémie actuelle. Cayce, interrogé en état de transe sur l’existence d’enregistrement relatant tout ce qui s’est passé sur Terre, répondit : « La lumière se déplace dans le temps et l’espace et sur cet écran, situé entre les deux, chaque âme écrit l’enregistrement de ses activités à travers l’éternité. Ces mémoires sont écrites grâce à la conscience de l’âme, pas seulement dans la pensée, mais aussi dans la matière. » Cayce avait accès à l’une des mémoires de l’univers, mémoire qui lui permettait de recueillir des informations sur les maladies et infirmités contractées au cours d’incarnations antérieures et répercutées sur Terre, en raison de la loi de cause à effet. On a aussi donné à cette forme de voyance le nom de « clichés astraux », qui permettent de lire des images du passé et du futur.

 

Les facultés de voyance étaient connues en Egypte et en Grèce sous le vocable des mystères d’Eleusis. La rencontre des mystères d’Eleusis et de la Kabbale a catalysé, sous le secret de l’initiation, les dons de voyance et les diverses formes de médiumnité. Les Arabes et les Hébreux furent les gardiens de cette initiation, mais ce serait une erreur de croire qu’ils en étaient les seuls détenteurs… En Europe, les cloîtres recelaient des moines médiums : d’ailleurs la plupart des médiums du Moyen-Age étaient des religieux qui ne sortaient jamais de leurs couvents. Il nous suffira de citer Raymond Lulle, béatifié par l’église ou Albert Le Grand – un dominicain – qui fut l’un des maîtres de la science médiévale, où l’on avait constaté que certaines personnes pouvaient transmettre à ceux qui souffrent un magnétisme sain, capable de rétablir en eux l’équilibre parfait de la pleine santé. D’ailleurs plusieurs familles royales avaient le don de guérir par simple imposition des mains. Jusqu’à la Révolution, des rois de France ont ainsi guéri les écrouelles ou adénite cervicale chronique.

 

Plus proches de nous dans le temps, citons encore les magistrales médiumnités de Padre Pio et notre bon Curé d’Ars, entre autres… Les anciens, qui tenaient la divination pour un art infiniment supérieur et qui n’auraient jamais rien entrepris sans l’assentiment des oracles, développaient par tous les procédés possibles la sensibilité de leurs sujets. On sait que l’Oracle de Delphes était placé au-dessus d’une caverne d’où sortaient des émanations d’une nature inconnue qui transportaient l’Esprit et l’induisaient à la vision des choses futures. L’astrologie se définit elle-même par son adage : “Les astres inclinent et ne nécessitent pas”. Ils sont donc considérés, dans ce contexte, comme déterminant où l’être sera placé, mais il appartiendra à celui-ci de faire agir sa volonté à l’encontre de ce qui lui paraît nuisible, de développer sa personnalité de par son libre-arbitre propre à chaque être et ce, indépendamment de toute hypothétique influence astrale, parce qu’il s’agit d’un esprit d’émanation divine, donc indépendant de la matière et hors influence des radiations de la matière.

 

La voyance, la clairvoyance sont des phénomènes médiumniques qui se trouvent aujourd’hui rationalisés, expliqués par l’avènement du spiritisme codifié par des maîtres comme Allan Kardec, Léon Denis, Gabriel Delanne. Nier ces formes de médiumnité, c’est faire preuve d’une étroitesse de vue, et peut-être aussi d’une sorte de vanité à ne pas reconnaître son erreur ou son ignorance. Byron disait : “Est un sot celui qui nie ce qu’il ne peut réfuter”. C’est par la connaissance de l’existence du fluide vital universel que toute personne, animée par la recherche de la vérité, a le devoir de s’instruire et de se faire une opinion sur un problème humain quel qu’il soit. L’existence du fluide psychique de tout un chacun fait partie intégrante de nous-mêmes. Il se révèle à chaque instant dans les manifestations quotidiennes de notre vie. Le magnétisme personnel et collectif est opérant sous les formes de l’hypnose, la télépathie, les guérisons, la voyance, la clairvoyance, la psychométrie, la vision du monde astral et de ceux qui y vivent… Les pressentiments, les prémonitions ne permettent plus d’envisager de simples coïncidences, ni des faits du hasard dans les phénomènes médiumniques. Il ne s’agit pas non plus d’assimiler le fait médiumnique à du merveilleux ou du surnaturel. Le fait médiumnique expliqué par le spiritisme exclue la superstition, le mysticisme et le surhumain tout court, par la découverte d’un monde spirituel parallèle au nôtre et imbriqué dans les trois dimensions matérielles de la Terre. Il y a quelques années, l’ingénieur hollandais Van Zest a pu mesurer la fréquence électronique provoquée par la pensée humaine, qui selon lui serait de 1200 oscillations/seconde, sur une gamme d’onde déterminée. Ses travaux l’ont également conduit à mesurer la pensée énergétique émanant des esprits désincarnés, accusant une différence de 3 à 4 % en plus, ce qui signifie que beaucoup parmi nous peuvent capter ces oscillations décodées par notre cerveau : c’est une question de clavier psychique.

 

Les facultés médiumniques sont largement répandues, mais en général, les sujets ignorent leurs facultés. C’est l’ignorance des médiums à la réponse des questions abstraites, en-dehors de leurs connaissances et de la portée de leur intelligence, ou les réponses écrites dans une langue qu’ils ne connaissaient pas, qui a conduit Allan Kardec et les spirites à conclure à l’existence d’intelligences distinctes de notre humanité. Peut-être vous êtes-vous déjà demandé comment s’opérait le phénomène de voyance ? On peut dire que la voyance se fait en deux temps : ? 1er temps : réception du fluide psychique de la pensée émanant d’une entité spirituelle qui joue le rôle d’émetteur. ? 2ème temps : transformation des vibrations de la pensée ainsi captée en une image révélant la personnalité du sujet émetteur.

Cela se passe comme si une source de lumière puissante projetait sur le cerveau du médium une image reçue sur un écran, donnant une forme cohérente aux yeux organiques du médium. Ainsi le médium-voyant pourra décrire l’entité qui se présente, comme le ferait n’importe quel humain à qui l’on demanderait de décrire un autre homme se trouvant en face de lui. Le médium voyant, en raison de la forme de pensée qu’il captera, pourra décrire un paysage ou un événement futur qu’il visualisera, sans faire aucune différence avec ce qu’il voit à l’état naturel, par une harmonisation absolue.

L’harmonisation sera d’autant plus parfaite que le médium pratiquera une vie équilibrée, avec un détachement non moins équilibré sur toutes les questions touchant au matériel. On ne peut donc avoir un don de voyance ou tout autre faculté médiumnique fiable, sans réunir ces conditions. Il faut distinguer la faculté de voyance des apparitions spontanées qui sont sous l’entière organisation des esprits qui se matérialisent pour ce faire. Voir une apparition n’est pas un signe évident de voyance, puisque dans ce cas spécifique, le médium n’est plus concerné : c’est l’œuvre des Esprits, par le biais d’une manipulation du fluide vital universel. Dans toutes les formes de médiumnités se trouvent concernées les vibrations du corps astral du médium (ou périsprit) avec celles de l’entité spirituelle agissante, d’où les différences de qualité et les manques de précision des clairvoyances, en raison de la flexibilité essentielle des vibrations que le médium sera capable de produire sur les différents types de communications. Il y a des formes de clairvoyance vulgaires, comme celles opérées, devrait-on dire monnayées par des charlatans patentés. La chiromancie, la cartomancie, la tarologie ne sont pas basées sur les images figurant sur les cartes ou autres supports, mais seulement sur leur interprétation qui par définition est intuitive, donc en-dehors de toute connaissance propre. Ces pratiques dépendent, par conséquent, d’une intelligence extérieure inspiratrice. Toute la question, en l’occurrence, est de savoir quel est le niveau spirituel de l’entité pour apprécier la qualité d’un phénomène médiumnique.

 

En guise de conclusion, je vous propose une citation ” La psychométrie est une forme de clairvoyance en ce sens qu’il y a interpénétration des fluides du médium avec l’objet ou le vêtement. Si ces derniers sont chargés de l’ambiance vibratoire dans laquelle ont vécu des êtres, les vibrations permettent de retrouver les sujets incarnés et désincarnés. L’éminent psychiste italien, Ernest Bozzano, explique brillamment la psychométrie. Il nous dit que l’influence contenue dans un objet ou un linge ayant appartenu, par exemple, à une personne disparue, permet d’établir un rapport avec l’esprit du vivant ou du décédé en le mettant en situation de transmettre télépathiquement à un médium suffisamment sensitif, une série de clichés destinés à informer sur la disparition, si douloureuse soit-elle.  On peut donc dire que le phénomène de la clairvoyance n’est pas limitatif : il y a une grande variété de forme possibles, dépendantes des relatives évolutions spirituelles des médiums. En fonction de cette évolution les capacités fluidiques varient et les résultats aussi. On peut pour schématiser, classer en deux catégories ces phénomènes : ? Ceux obtenus en état de transe complète, ? Ceux obtenus en pleine conscience ou semi-lucidité. Dans l’état de transe, le médium n’est plus en contact avec l’ambiance terrestre. Détaché du monde matériel par le dégagement partiel, mais important de son périsprit, il est en contact avec le monde astral ou monde des esprits. Il sera le support pour transmettre des informations au plan humain. Cet état hypostatique n’est pas à assimiler à l’hypnose où les manifestations psychiques sont presque entièrement livrées, dans la plupart des cas, à l’expérimentateur. Dans des cas confirmés, cependant, l’hypnose permet un contact avec l’Au-delà, mais il faut y prendre garde et avoir beaucoup de contrôles particuliers pour s’assurer la fiabilité de l’opération. L’état de transe est naturel, il permet à l’esprit du médium de se dégager de sa prison charnelle et de se trouver dans la situation d’un désincarné, mais toujours rattaché au corps de façon récupérable par ce qu’il a été convenu d’appeler “la corde d’argent”.

En l’état normal, le vrai  médium dans son sens le plus large, spirituellement parlant, ne présente aucune pathologie, ni au point de vue nerveux, ni au point de vue physique. Signalons tout de même qu’on ne doit, en aucun cas, chercher à provoquer une transe, mais la laisser venir dans une ambiance appropriée de recueillement et d’élévation spirituelle. La transe est liée, mais non d’une manière prioritaire, à une prédisposition organique. On a vu des personnes complètement incrédules tomber en transe sans aucune instruction spirituelle, d’autres se mettre à écrire automatiquement, indépendamment de leur volonté, alors que des croyants et des spiritualistes informés n’y sont jamais parvenus. Néanmoins, la ferme volonté d’évoluer et de mener une action spirituelle sont des coadjuvants à l’émergence de toutes formes de médiumnités.

 

Dans ce sens on peut observer un développement progressif de l’intuition et de la prémonition, une captation des vibrations permet de savoir à qui nous avons à faire, et même souvent à détecter le mensonge comme de reconnaître la vérité. En progressant toujours dans cette voie aride, mais pleine de richesses spirituelles à récolter, l’impétrant en arrivera à percevoir l’aura de chaque individu et à en déterminer les déficiences morales et physiques. Il y a dans la gamme de la phénoménologie du psychisme, ce que nous pouvons dénommer la transe consciente ou lucide. Cette forme de médiumnité permet, tout en conservant un état que l’on pourrait admettre proche de la conscience, mais plus tourné vers la béatitude, rappelant dans certains cas singuliers celle que Jésus avait exaltée dans son sermon sur la montagne, de percevoir des clichés, des tableaux symboliques, des paroles, des discours, qui sont transmis aux humains. Les images perçues se rapportent souvent à des situations individuelles concernant les assistants, leurs problèmes existentiels.

Les paroles et les discours peuvent également avoir le même objectif mais n’ont d’autres finalités que d’amener à faire réfléchir sur la destinée des hommes, au plan individuel comme au plan collectif, sur notre immortalité et les raisons de nos tribulations terrestres. En dépit de cela, le marc de café, la boule de cristal, les cartes, les signes astrologiques ne sont en réalité que des supports pour concentrer la vision : ils sont opérants en raison du facteur spirituel inhérent et indispensable pour agir et servir la Vérité. De là les erreurs grossières de voyances basées sur ces systèmes.

Tous ces supports matériels n’ont absolument aucune utilité pour le médium spirite. Nous devons cependant, dans la description des formes de médiumnité, en appeler à la prudence, car l’expérimentation spirite nous amène à récuser les médiums qui ne savent pas distinguer la médiumnité de l’animisme. Ce critérium est en raison de la méthode scientifique et de ses règles qu’il faut aussi appliquer, comme le fît Allan Kardec, pour toute étude sérieuse concernant la médiumnité, afin d’opérer avec discernement et déterminer ce qui est vrai, de ce qui est faux dans le fait médiumnique. Tout est conditionné par la partie immatérielle qui structure notre personnalité ou le Moi absolu, à savoir le double astral ou périsprit, selon la terminologie spirite. Ce corps subtil qui se détache de la matière à la mort, mais qui peut s’écarter de notre corps durant la vie terrestre, est une énergie concentrée du fluide vital d’émanation divine. Il permet à l’esprit de prendre conscience de sa survie, par les sensations qu’il lui communique, sensations d’ordre psychique comme d’ordre spirituel. S’il est impressionné par des vibrations, il permet le dialogue avec les entités qui se mettront en harmonie vibratoire, dans le cas où ces entités seraient d’un degré d’élévation supérieur. Dans le cas contraire, il transmettra des sensations désagréables, et parfois insupportables. Dans le cas d’animisme, il permet aussi le dégagement de l’Esprit mais sans pour autant établir de dialogue avec le monde astral. C’est l’Esprit du médium qui s’exprime plus librement, mais dans la limite de ses connaissances et de ses acquis spirituels. En conséquence de quoi se trouvent les erreurs et les fausses précisions. 

L’écriture automatique a surtout l’avantage d’accuser plus précisément l’intervention du monde spirituel. Elle comporte deux aspects psysiologiques : soit le médium ne sent plus ni son bras, ni sa main et écrit sans savoir ce qu’il va écrire, soit son bras et sa main restent normaux, et il écrit sous dictée en raison des mots qui lui sont suggestionnés. Appelé aussi psychographie, ce mode de communication est apprécié dans un grand nombre de cas, par les Esprits pour des médiums ayant des dons littéraires. Il y a des exceptions spectaculaires où l’on peut observer que des médiums presque sans culture rédigent des chefs d’œuvre. Nous avons le cas d’Hermance Dufaux, vérifié par Allan Kardec, qui à l’âge de 14 ans écrivit la vie de Jeanne d’Arc racontée par elle-même, la vie de Louis XI et celle de Charles VII. Les détails qu’elle développe sont totalement inconnus d’elle. D’ailleurs “Le Spiritisme Christique”, bulletin édité par le Centre de Doctrine et d’Initiation Spirite Christique de Tours, publie chaque trimestre une suite de ses écrits médiumniques sur Jeanne d’Arc. Nous avons aussi, de nos jours, le cas de Chico Xavier au Brésil qui a écrit plus de 400 œuvres littéraires, philosophiques ou scientifiques dépassant de beaucoup ses modestes connaissances terrestres.

 

Mais, nous ne pouvons pas parler de cas d’écriture médiumnique sans rappeler celui exécuté par Jésus, quand on lui amène la femme adultère pour la lapider. Alors que tous ses nombreux détracteurs, croyaient l’avoir enfin piégée, il prend un bâton et psychographie sur le sable la réponse du Monde Spirituel. “Que celui qui n’a point péché lui jette la première pierre.” Formule divine contre laquelle personne ne put faire la moindre objection. La psychographie se développe par l’exercice scrupuleux et dans des conditions aussi variées qu’il y a de médiums possédant cette faculté. En général, le bras du médium débutant en psychographie ressent toujours une sorte de frémissement ou de chaleur, et peu à peu la main est entraînée par une impulsion qu’elle ne peut pas toujours maîtriser. On ne trace souvent au début que des traits sans significations, mais les caractères se précisent de plus en plus et l’écriture finit par acquérir l’aisance et la rapidité de l’écriture normale. Dans tous les cas, le médium progresse en ayant soin d’abandonner sa main au mouvement qui l’entraîne et de n’apporter aucune résistance ni propulsion personnelle. Le même phénomène se produit pour les dessins et les peintures médiumniques. Si certains de ces médiums font, pendant longtemps, des barres et de véritables exercices calligraphiques, les esprits nous disent, que c’est pour leur délier la main. Cependant l’expérimentation spirite démontre que si ces exercices préliminaires se prolongeaient, il conviendrait de suspendre l’expérience, pour la raison qu’on se trouverait en présence d’Esprits légers et malhonnêtes, les bons Esprits, pour leur part, ne faisant jamais rien qui manquerait d’utilité et de sens. Lorsque l’Esprit a terminé sa communication ou qu’il ne veut plus assumer une réponse, alors la main du médium demeure immobile et quel que soit son degré de faculté ou de volonté, il n’obtient rien de plus. Si l’Esprit veut dire spontanément quelque chose de nouveau, il saisit, de par son périsprit, la main du médium et l’écriture redémarre. Un bon médium confirmé au demeurant sent très bien la volonté de l’esprit qui très courtoisement l’invitera à laisser aller sa main. Le médium qui a conscience de ce qu’il doit écrire à parfois des doutes sur l’origine des messages qu’il reçoit et c’est une bonne chose, voulue par ses esprits familiers et son guide, afin qu’il puisse développer son discernement, et pour savoir si les messages émanent de son propre esprit ou d’une autre entité spirituelle.

 

L’expérimentation prouve que le médium confirmé en arrive à reconnaître les bonnes entités, tout comme son guide, et ainsi savourer que ce qu’il écrit est bien sous la dictée des bons esprits qui veillent à son évolution médiumnique et spirituelle. Ainsi des messages de l’au-delà, comme les dessins symboliques qui vous seront distribués dans quelques instants, sont vrais. Cela est autorisé afin que ceux à qui ils sont destinés soient amenés à la réflexion et de surcroît à la révélation. 

Gabriel Delanne, homme de science et qui étudia d’une manière opportune la phénoménologie, explique le comment et le pourquoi de ces phénomènes. Le comment : « Pour que toute action médiumnique se produise, il faut que les fluides nécessaires à un phénomène soient fournis par l’Esprit et le médium, car celui-ci est le réservoir vital qui est indispensable pour que l’Esprit puisse agir sur le plan matériel. Les Esprits d’une haute élévation savent manipuler les fluides, c’est la pensée qui agit en raison de la volonté sur la matière invisible émanant du médium et de l’astral. Il est évident que les faits obtenus sont d’autant plus accentués que l’Esprit est plus élevé spirituellement et que les dictées intelligentes sont en rapport avec le degré d’avancement de l’Esprit qui se communique et de son aptitude à se servir des fluides. Nous pouvons comparer un Esprit qui agit sur un médium à un individu opérant sur un manipulateur morse. Si cet opérateur n’a pas appris l’alphabet conventionnel, il n’enverra que des signaux inintelligibles, mais si au contraire, il est versé dans l’art de télégraphier, le récepteur enregistrera des phrases compréhensibles. Ce qui donc est vrai pour la médiumnité typologique s’explique indistinctement à tous les genres de manifestation des esprits. » On le voit, tout est simple à partir de l’explication spirite, pour ce qui concerne le “comment”. « La prière, le recueillement, la réflexion facilitent l’incorporation au moment des séances qui doivent, de préférence, toujours avoir lieu aux mêmes heures et dans le même local. Une bonne ambiance favorise la voyance, la clairvoyance, la psychographie, parce qu’il y a affinité avec l’au-delà. Sans l’harmonie des fluides, la communication et la lucidité des médiums est médiocre voire nulle. » Souvent on constate , que les Esprits charitables amènent des Esprits malheureux en lesquels on fait revivre les derniers moments de leur vie terrestre. Alors le médium éprouve momentanément les mêmes souffrances : un supplicié reproduira la scène de ses tortures.

 

Maintenant abordons la question du pourquoi de ces phénomènes. Les facultés de voyance et de clairvoyance, comme toutes les autres, se rattachant aux formes variées de médiumnité sont toujours plus belles et de loin, que les hommes qui les possèdent : c’est donc à la cause des ces facultés qu’il faut s’attacher. C’est toujours ce qu’il y a d’essentiel en l’homme qui prime, ce qui le rattache à la cause des causes : l’Esprit, émanation de la divinité. La médiumnité est en rapport avec l’accomplissement d’une mission sainte, elle est en raison de la volonté que l’on met à se perfectionner moralement. La persévérance est une immense vertu lorsqu’elle s’applique au bien, alors qu’elle n’est pas nécessairement suivie de succès sur le plan terrestre. Ce qui s’impose, c’est que ce n’est pas l’heure, ni le jour de notre naissance qui comptent dans notre vie, mais essentiellement d’où nous venons et où nous allons. L’astrologie, il est vrai, se propose de déterminer les données où l’être se trouvera placé, mais il lui appartient à lui et à lui seul, de faire agir sa volonté, son libre-arbitre, à l’encontre de ce qui paraît nuisible pour développer son évolution spirituelle. Dans ce contexte, les astres n’auront aucune influence. Nous touchons ici au grand problème du libre-arbitre qui rend, en raison de la loi divine, l’homme libre et responsable de ses actes. Sinon, il n’y aurait pas de responsabilité sans liberté. Que serait la création sans la présence de l’homme ! L’Univers n’aurait plus de sens sans l’existence de l’Esprit. L’humanité libre subit les conséquences de ses actes à travers les temps : ce sont par conséquent, les mêmes êtres qui reviennent, de siècles en siècles, recueillir une vie nouvelle par les fruits doux ou amers qu’ils ont semé dans leurs vies précédentes.

 

L’homme est donc fondamentalement libre, totalement écuyer de sa nature, mais cette liberté, sans la sagesse, sans la raison, sans la lumière, peut le conduire à son malheur. Et pour qu’il soit guidé et reprenne sa route en tant que pèlerin à la recherche de son bonheur, les volontés de l’au-delà interviennent soit en l’inspirant soit en lui permettant de rencontrer de vrais médiums. Dieu, dans son infinie bonté, permet ces choses pour sonder le cœur de celui qui, las de souffrir, cherche une aide extra-terrestre. Les volontés de la Divinité nous paraissent parfois obscures, même impénétrables mais cela est permis, afin de nous laisser une liberté plus entière, une évolution plus sublime. S’il était visible à nos yeux , si ses volontés s’affirmaient avec puissance il n’y aurait plus d’hésitation possible et partant plus de mérite. Oui, l’intelligence, cause des causes, d’où émane l’univers physique et moral se dérobe à nos regards, c’est pourquoi nul n’est obligé de croire en Dieu, de pratiquer sa loi d’amour et de charité. Si l’Homme et l’ordre de l’Univers ne suffisent pas à convaincre l’homme, il est libre. Rien ne contraint le sceptique d’aller jusqu’à lui. Le Spiritisme nous dévoile que le Créateur se cache en nous, pour le stimuler à le rechercher. C’est parce que cette recherche est le plus noble exercice de nos facultés, le principe du plus haut développement, que l’être humain peut devenir son propre voyant, son propre clairvoyant, car il a toujours autour de lui par la voix de sa conscience un signe, un avertissement qui lui dictera la solution à choisir, dans les heures graves et décisives.

C’est notre inattention, notre indifférence aux choses d’en-haut, qui font barrage à la révélation qui doit guider notre vie. Si l’homme savait écouter ce qu’il y a en lui de spirituel, il n’aurait jamais à éprouver les affres de l’irrésolution et de l’incertitude. C’est dans ce droit-fil, que nous trouvons des médiums chargés par la divinité, de faire connaître la lumière de la vérité, le meilleur aliment de l’âme. La persuasion, la douceur, et notre impartialité sont de puissants auxiliaires, pour connaître la félicité en soi. Celui qui aura pratiqué cette ascèse morale et spirituelle sera comme un voyageur qui se sera longtemps absenté, en revenant chez lui dans son château intérieur, où tout lui deviendra familier, en retrouvant la présence de ces âmes invisibles qui veillent sur lui. Alors le trouble n’existant plus, il n’aura plus besoin d’aucun médium. La conscience sublime ou le Moi conscient est le centre de la personnalité : c’est un centre permanent du château intérieur dont parlait avec tant de justesse Thérèse d’Avila, château indestructible qui se maintient à travers toutes les transformations de l’individu. La conscience est non seulement la faculté suprême, mais encore le sentiment que nous avons de vivre, d’agir, de penser, de vouloir. Par la conscience, on découvre des profondeurs nouvelles dans notre “Moi” au fur et à mesure que nous nous perfectionnons, comme si elle était composée de couches superposées à découvrir au gré de notre évolution.

C’est donc lorsque la conscience se manifeste que le Moi grandit et la personnalité se complète par la manifestation de la puissance morale de la spiritualité. Dès lors, c’est par ses sens intimes que l’être humain perçoit les faits et les vérités transcendantales. Ces vérités transcendantales intuitives enregistrent le ton de l’essentiel, pour en dégager l’effet utile. Ainsi, le destin est ramené non pas à une sorte de stupide fatalité, mais à une application de la grande loi universelle de la causalité ou enchaînement naturel de la cause à l’effet. Autrement dit, notre destin est la conséquence que nous subissons, de tous nos actes présents et antérieurs sur le plan physique (monde corporel) comme sur le plan spirituel (monde des Esprits). Notre destinée est influencée non seulement par nos actes personnels, mais encore par l’ensemble des actes auxquels nous avons été mêlés, plus ou moins, dans nos évolutions collectives. Le destin, contrairement à tout ce que l’on peut entendre n’est pas immuable ou fatal, tout être qui développe sa conscience sait comment se comporter pour arrêter ou modifier les conséquences morales d’un acte quelconque. Il possède ainsi le moyen d’agir, en modifiant ou arrêtant le destin consécutif à cet acte. En conséquence de quoi, l’évocation des Esprits ne sert à rien car, comme l’affirme Léon Denis, cet inoubliable chantre de la philosophie spirite”: “L’évocation, c’est la faible parole humaine s’essayant à bégayer le splendide langage de la pensée, c’est le balbutiement de l’âme qui tente d’entrer dans la communion universelle et divine.” L’évocation, c’est un point de vue humain à vouloir prendre contact avec le monde spirituel, souvent sans aucune connaissance de celui-ci, en oubliant que les esprits sont libres et répondent uniquement si cela leur plaît. C’est grâce au Spiritisme expérimental que l’immortalité, jusqu’alors pur concept, une vague expérience de l’homme, est devenue une réalité vivante. C’est ainsi, que des millions d’âmes sceptiques et désorientées se sentent revivre à la vue des destinées qui leur sont révélées. Sachons donc par le désir de connaître, de nous instruire, de comprendre que nous retournerons d’où nous sommes venus, dans cet au-delà qui lève son voile et où seront séchées toutes les larmes de la Terre et apaisées toutes les douleurs. Nous ne saurions terminer, sans mettre en garde notre public, contre les faux médiums qui se rencontrent un peu partout. Ces gens ne sont que des mauvais plaisants qui s’amusent au dépens du vulgaire et finissent, tôt ou tard, par se trahir.

 

 

Les autres, industriels habiles pour qui la spiritualité n’est pas un hochet, s’ingénient à initier les manifestations en vue du prolifique gain à réaliser. Ils s’associent de plus en plus, pour l’exploitation du bon public spiritualiste, avec des artifices comme la fumée, l’encens ou certaines musiques racoleuses. Ils n’hésitent pas ainsi à profaner les sentiments et la bonne foi de ceux qui les consultent. Si le sentiment de leur responsabilité leur échappe le plus souvent, ils occultent ainsi, ce que la vie d’outre-tombe leur réserve comme surprise désagréable. Pour nous spirites, il n’y a rien de plus vil et de plus méprisable que de battre monnaie avec la douleur des autres. En conclusion je dirais : la spiritualité est la finalité de l’homme. De part ce constat, il finira par admettre après maintes expériences terrestres purificatrices, le sens de son incarnation en ce bas monde, et bénira ce court instant car il ne craindra plus la mort, à partir du moment où il saura où il va. Parvenu ainsi au terme de l’étape, ayant accompli son destin sur la Terre, son dernier soir sera lumineux et calme comme le coucher des constellations à l’heure où l’aube matinale commence à poindre à l’horizon.

 

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