Les portes de l'au-delà

Je ne suis pas là pour vous le faire croire mais pour vous le dire


La douceur

La douceur est la vertu qui dénote un esprit évolué. Elle est la preuve du triomphe sur la matière, de la maîtrise de soi ; elle a pour corollaire l’indulgence envers autrui et le parfait discernement du bien et du mal, car elle est la négation même de tout désir égoïste et de tout attachement aux choses purement matérielles.

 

La douceur est la plus belle parure d’une âme ; elle se manifeste en toutes circonstances, dans les plus simples comme dans les plus complexes ; elle est le complément forcé de l’amour et de la sagesse.

Heureux ceux qui possèdent la douceur. Le devoir leur est simple et ils l’accomplissent toujours joyeusement. Ils font le bien pour l’amour du bien et non dans l’espoir d’en être payés et récompensés. Ils travaillent pour l’amour du travail et non pour obtenir un résultat rapide qui satisfasse leur orgueil. Ils se donnent au service du monde, parce qu’ils aiment leurs semblables d’un amour très pur, libéré de toute envie.

Les esprits remplis de douceur n’ont jamais le désir de briller ou de paraître. Ils n’ont qu’un souci, celui d’être aimables et utiles à tous. Ils sont tolérants et reconnaissent aux autres la liberté de parole et d’action.

 

Au milieu des pires catastrophes, ils conservent une pure sérénité. Ils relèvent, par leur calme, les courages défaillants. Doucement, placidement, ils incitent à la vertu. Ils rayonnent vraiment partout où ils passent.

Ils désarment les méchants, ils triomphent des plus grandes difficultés, ils laissent derrière eux comme un large sillon de calme et d’espérance.

Les âmes douces possèdent aussi la réflexion. Le découragement n’a jamais prise sur elles. Ceux qui sont doux écoutent parler. Ils pratiquent la vertu du silence. Ils ne sont ni bruyants, ni querelleurs. Ils s’efforcent d’être, au contraire, des conciliateurs en toutes choses. Ils ne font pas étalage de leur science, parce qu’ils n’ont point d’orgueil et le calme de leur vie, la pureté de leurs intentions, la sagesse de leurs conseils désintéressés, les font s’imposer même aux turbulents.

La douceur n’implique point la faiblesse. Avec une autorité, parfois majestueuse, elle sait montrer la justice et confondre les violents. Elle est une des fleurs les plus belles du jardin céleste, elle est la vertu qui attire les autres vertus.

Sans la douceur, pas d’avancement vers le bien, sans la douceur pas d’évolution vers le beau, vers la Vérité.

Avec elle, la patience inlassable brille de tout son éclat, le temps rongeur ne l’entame jamais, il semble, au contraire, la consolider, l’agrandir.

 

Sans elle, tout est agité, tumultueux, la vie devient un enfer et les hommes lassés, vaincus, sombrent dans toutes les passions et la mortelle désespérance.

 

Pour remplir notre mission, il faut s’efforcer d’être doux. Il faut apprendre à dompter ses nerfs, éviter les paroles blessantes, les propos désobligeants ; il faut surtout, quels que soient notre rang, notre intelligence et notre fortune, pratiquer la charité la plus absolue et la tolérance parfaite.

 

Soyons doux si nous voulons vraiment devenir meilleurs ; soyons doux si nous voulons progresser plus vite ; soyons doux si nous voulons nous rapprocher de Dieu.

 

Et lorsque, au soir de notre vie terrestre, nous pourrons, dans le calme de notre conscience, peser les résultats acquis par nos efforts persévérants, notre âme, en partie dégagée des liens matériels, sera prête à s’envoler vers les régions éthérées où elle pourra bénéficier largement du travail accompli.

La douceur est en nous, mais il faut la chercher au fond de notre âme. Compagne aimable de la sagesse, par elle et grâce à elle, toutes les joies pures, toutes les félicités grandissantes nous arriveront en foule ; et comprenant mieux alors la divine harmonie, nous poursuivrons plus forts, plus joyeux, notre route éternelle, en avançant d’un pas ferme vers la perfection.

 

Photo de Artem Podrez sur Pexels.com


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