L’immortalité est un questionnement légitime qui touche le croyant comme l’incroyant, comme si subconsciemment tout un chacun d’entre-nous à quelque degré de l’échelle humaine qu’il puisse appartenir se pose cette question un jour ou l’autre : « Et après cet instant qu’on dénomme la Mort, que se passe-t-il ? Rien » diront les matérialistes ; « Je ne sais pas » diront les sceptiques ; quant aux croyants se basant selon les critères de leur religion, ils affirmeront : «J’irai dans le royaume de Dieu ». Toutes ces catégories d’êtres ont à notre avis le sentiment de l’immortalité mais chacun à leur façon. Quant à ceux qui pensent trop affirmativement qu’ils iront dans le néant, l’expérimentation spirite démontre le contraire. Au demeurant, nous ne sommes pas convaincus qu’en dépit de leurs déclarations, quelque part dans leur subconscient une idée contraire surgisse parfois. Cette idée les gêne parce qu’elle les incite à repenser : « Et si la mort n’était pas le dernier mot de l’existence ? » et par corollaire : « Ceux que nous pleurons sont-ils perdus sans retour ? » Idée intuitive et infiniment plus gratifiante que celle du néant. Cependant si nous poussons l’analyse psychologique plus profondément il ressort que parmi ceux qui croient en l’immortalité de l’âme, on trouve encore beaucoup d’attachement aux choses de la terre, et subséquemment une grande appréhension de la mort. L’appréhension de la mort, c’est la peur de l’inconnu, une conséquence de l’instinct de conservation commun à tous les êtres vivants. Elle est logique et compréhensible tant que l’homme n’est pas assez éclairé sur les conditions de la vie future, comme contrepoids à l’entraînement qui, sans ce frein, le porterait à quitter prématurément la vie terrestre, et à négliger le travail d’ici-bas qui doit servir à son propre avancement.
C’est pour cela que l’on peut observer chez les peuplades primitives que l’avenir n’est qu’une vague intuition, plus tard une espérance, plus tard enfin une certitude, mais encore contrebalancé par un secret attachement à la vie corporelle. A mesure que l’homme se met à mieux comprendre la vie future, l’appréhension de la mort diminue ; mais en même temps, comprenant mieux sa mission sur la terre, il abordera son départ terrestre avec plus de calme, de résignation et sans crainte. La certitude de la vie future donne à l’homme un autre cours à ses idées, un autre but à ses travaux ; mais avant d’avoir cette certitude il ne travaille que pour le présent, parce qu’il sait que son avenir dépend de la direction plus ou moins bonne qu’il donne au présent. Pour s’affranchir des appréhensions de la mort, il faut pouvoir envisager celle-ci sous son véritable point de vue, c’est-à-dire avoir la connaissance du monde invisible et s’en être fait ainsi une idée aussi exacte que possible, cela demande pour les mortels au sens terrestre, qu’ils ont encore un certain nombre de degré de développement à franchir, une certaine aptitude à se dégager de la matière, car sans cette démarche la vie matérielle l’emportera toujours sur la vie spirituelle. L’homme s’attachant à l’extérieur, ne voit la vie que dans son corps, tandis que la vie réelle est dans l’esprit. Si au lieu de concentrer sa pensée sur le vêtement extérieur, il la portait sur la source même de la vie, sur l’être réel survivant à tout, il regretterait moins le corps, source souvent de misères et de douleurs ; mais pour cela il faut une force que l’Esprit n’acquiert qu’avec la maturité.
L’appréhension de quitter notre monde tient donc à l’insuffisance des notions sur la vie future, mais elle dénote aussi le besoin de vivre, et la crainte que la destruction du corps ne soit la fin de tout ; elle est ainsi provoquée par le secret désir de la survivance de l’être encore voilée par l’incertitude négative. L’appréhension s’affaiblit à mesure que la certitude se forme ; elle disparaît quand la certitude est complète. Voici donc le côté providentiel de la question. Cependant il demeure toujours sage de ne pas éblouir l’homme dont la raison n’est pas assez forte pour supporter la perspective qui lui paraîtrait trop séduisante d’un avenir qui lui ferait négliger le présent nécessaire à son avancement matériel et intellectuel. Les hommes qui prétendent savoir toujours bien réfléchir disent : « Dès lors qu’on nous présente comme des vérités absolues des principes non confirmés par la logique et des données positives de la science, c’est que ce ne sont pas des vérités. » Cela revient à dire que ce qui ne peut s’expliquer par ces données positives de la science n’existe pas. Nous dirons plus spécifiquement que la science ne se prononce pas sur ce sujet, elle nous dit que cela n’est pas de son domaine, ce qui signifie qu’elle ne s’avisera pas à donner une quelconque opinion sur le sens de la mort comme sur celui de l’après-mort. Cependant la physique quantique affirme qu’il y a une autre réalité au-delà de ce que nous appelons le réel visible qui nous entoure. Ce qui signifie aussi que la science évolue et qu’elle a pour objectif de découvrir et d’expliquer un bon nombre de mystères pour notre plus grand bonheur.
L’incrédulité est toujours un produit du doute. Ainsi la vie future pour les incrédules apparaît comme une idée vague, une probabilité plutôt qu’une certitude absolue ; ils y croient, ils voudraient que cela fût, et malgré eux ils disent : « Si pourtant cela n’était pas ! Le présent est positif, occupons-nous en d’abord ; l’avenir viendra par surcroît. Et puis, se disent-ils encore, qu’est-ce en définitive que l’âme ? Est-ce un point, un atome, une étincelle, une flamme ? Comment sent-elle ? Comment voit-elle ? Comment perçoit-elle ? » L’âme n’est point pour eux une réalité affective, c’est une abstraction. Les êtres qui leur sont chers, réduits à l’état d’atomes dans leur pensée, sont pour ainsi dire perdus pour eux, et non plus à leurs yeux les qualités qui les leur faisaient aimer ; ils ne comprennent ni l’amour d’une étincelle, ni celui qu’on peut avoir pour elle, et eux-mêmes sont médiocrement satisfaits d’être transformés en nonades. Une autre raison qui procède de ce raisonnement tient à l’impression qu’ils conservent de l’enseignement qui leur est donné dès l’enfance. Le tableau qu’on en fait longtemps les religions n’était, il faut en convenir, ni très séduisant, ni très consolant.
D’un côté l’on y voyait les contorsions des damnés qui expiaient dans les tortures et les flammes sans fin leurs erreurs d’un moment ; pour qui les siècles succédaient aux siècles sans espoir d’adoucissement ni de pitié, et ce qui était plus impitoyable encore c’était que le repentir était sans efficacité. De l’autre nous avions, les âmes languissantes et souffreteuses du purgatoire, attendant leur délivrance du bon vouloir des vivants qui prieront ou feront prier pour elles et non de leurs efforts pour progresser. Au-dessus plane celle restreinte des élus, jouissant pendant l’éternité d’une béatitude contemplative. Cette éternelle inutilité préférable sans doute au néant, n’en est pas moins d’une fastidieuse monotonie. Cet état ne satisfait ni les aspirations, ni l’idée instinctive du progrès qui semble seule compatible avec la félicité absolue. Assurément telle n’est pas la réalité qu’ont révélé les Esprits .
La mort n’est plus entouré de cérémonies lugubres qui ne provoquent plus de tristesse que d’espérance. Pour les spirites, la mort n’a plus cet aspect lugubre et repoussant, hideux et décharné. L’enseignement des Esprits indique que le départ de ce monde n’est pas accompagné de lamentations de l’éternel adieu, comme si l’on devait ne jamais se revoir ou regretter pour ceux qui s’en vont, les jouissances d’ici-bas, comme s’ils ne devaient point en trouver de plus grandes. Quel malheur entendons-nous de mourir quand on est jeune, riche et qu’on a devant soi un brillant avenir ! L’idée d’une situation plus heureuse effleure à peine la pensée, parce qu’il n’y a pas de racines… Nous resterons longtemps à nous défaire de ces préjugés, mais un grand nombre d’entre nous arriverons à s’en défaire à mesure qu’il se fera une idée plus saine du monde spirituel qui nous entoure. Avec la révélation spiritualiste qui en découle la manière d’envisager l’avenir est éclairant, optimiste, constructive… A l’analyse des phénomènes spirites de par une méthodologie scientifique, la vie future, la survivance de l’être n’est plus une hypothèse, mais une réalité, notre survivance après la mort n’est plus un système, mais un résultat d’observations. Le monde invisible mais présent apparaît dans toute sa réalité pratique ; ce ne sont pas les hommes qui l’ont découvert par l’effort d’une conception ingénieuse, ce sont les habitants même de ce monde qui dans leur immortalité animés dans des corps éthériques viennent nous décrire leurs situations. Nous y voyons à tous les degrés de l’échelle spirituelle, dans toutes les phases du bonheur ou du regret de leurs fautes. Nous assistons à toutes les situations de la vie d’outretombe.
Voilà ce qui explique pourquoi beaucoup de nos semblables partent avec un calme surprenant, une sérénité exemplaire. Ce qui les soutient, ce n’est pas seulement l’espérance positive qu’ils possèdent, c’est parce qu’ils savent que la vie future n’est que la continuation de la vie présente. Ils attendent leur retour dans l’immortalité avec la même confiance qu’ils attendent le lever du jour après une nuit d’orage. Les motifs de cette confiance sont dans les faits dont ils ont été témoins et dans l’accord de ces faits avec la logique, la justice et la bonté de la Divinité, accompagnés comme nous l’avons dit au début des aspirations intimes de l’homme envers son créateur. Nous savons de par l’expérimentation spirite bien conçue que les communications sont sérielles mais possibles, sinon à quoi bon l’avènement du Spiritisme dans sa plus noble expression de charité et d’amour envers son prochain. Il n’y a en aucune manière de séparation éternelle, parce que l’Esprit n’est pas une abstraction mais une réalité qui a été photographiée, qui en fait un être défini que la pensée embrasse et conçoit : c’est ce qui permet dès lors de fixer les idées sur sa personnalité, ses aptitudes et ses perceptions. Le souvenir de ceux qui nous sont chers se repose sur quelque chose de réel.
On ne se les représente plus comme des flammes fugitives, mais sous une forme concrète qui nous les montre mieux comme des êtres vivants. Puis, au lieu d’être perdus dans on ne sait quel espace ils ont autour de nous ; le monde visible et le monde invisible sont en perpétuels rapports, et s’assistent mutuellement. Le doute sur l’avenir n’étant plus permis, l’appréhension de la mort n’a plus de raison d’être ; on la voit venir de sang-froid comme une délivrance, comme la porte de la vie, et non comme celle du néant. La révélation du monde spirituel ne se produit pas sans une orthodoxie, il en a été de même pour la révélation chrétienne vis à vis du sacerdoce juif. La révélation nouvelle se manifeste en dehors de tout contexte dogmatique ou hiérarchique, son enseignement s’adresse à toutes les races de la terre. Ainsi passe la grande voix qui appelle l’homme à la pensée de Dieu et de la vie future, la divine espérance et la paix du cœur. Elle ouvre ainsi une place décisive à l’ascension de notre humanité par l’aurore d’une religion universelle : l’Amour Divin.
Cette base n’est que la conséquence logique des faits découlant des manifestations tangibles du monde des Esprits, elle en est le couronnement nécessaire. Au reste les Esprits dans leurs messages adressés aux humains en abondance depuis la nuit des temps soit par psychographie, soit par voie intuitive ou d’incorporation, soit par tous les moyens à leur disposition donnent des descriptions très détaillées sur leur mode d’existence. Ils dépeignent les impressions qu’ils ont ressenties à la séparation de leurs corps terrestres, les déceptions et les satisfactions qu’ils ont recueillies selon leur genre de vie sur la terre. De toutes ces descriptions comparées les unes aux autres, contrôlées les unes par les autres se dégage une connaissance très nette de la vie future et des lois qui les régissent.
Ceci revient à dire que les manifestations des Esprits sur notre plan terrestre n’ont rien de surhumain ; c’est l’humanité spirituelle qui vient parler avec notre humanité terrestre pour nous dire : « Nous existons, donc le néant n’existe pas ; voilà ce que nous sommes redevenus, et voilà ce que vous serez, l’avenir est à vous, comme il est à nous. Vous marchiez dans les ténèbres de l’incertitude et du doute, nous sommes chargés d’éclairer votre route et vous frayer la voie. Vous alliez au hasard, nous vous montrons que la mort n’existe pas, elle est le symbole de notre immortalité comme la nôtre. » Un des messages les plus importants pour mieux accepter cette présence dans une immortalité de fait me disait ceci : « Ici, nous sommes plus vivants que jamais dans un milieu fluidique qu’il nous est difficile de traduire en langage terrestre, mais que l’avènement du Spiritisme a rendu accessible à toutes les intelligences. » En voici quelques autres : « Le corps passe, l’Esprit vit dans l’infini et dans l’éternité active non béate et c’est heureux pour nous » « Dans le monde spirituel, il n’y a pas d’êtres qui nous appartiennent, aussi de là à l’amour du ciel, non pour une personne, mais pour toutes les âmes, il y a un pas de géant, que votre nature terrestre personnelle et jalouse ne vous permet pas de franchir… Sur terre l’amour est un, dans le ciel, il est infini… » Le travail acharné et médiumnique, a permis de fournir une réponse claire et fondamentale sur notre immortalité, qui permet aux esprits de s’épurer en passant des sphères inférieures aux sphères supérieures. Mais sans mettre en jeu la notion stupide d’enfer qui a longtemps disparu des pensées de tout homme raisonnable.
Dans les contacts que provoquent les Esprits avec les humains apparaît cette notion fondamentale, c’est qu’ils ne reconnaissent aucune prépondérance d’une religion sur une autre. Nos disparus quel que soit leur ancienne croyance, connaissent les mêmes épreuves. Ils sont placés dans la même situation devant la loi immuable de nos attributs d’immortels qu’ils finissent par accepter avec une entière fraternité.
Il serait absurde de penser que l’esprit préexistant à la naissance doit disparaître à la mort. Il serait encore plus absurde de supposer qu’après un cycle d’existences matérielles et successives employées à notre évolution spirituelle, nous soyons aujourd’hui arrivés au but, et qu’il ne nous reste rien à étudier, rien à apprendre, rien à acquérir. Ainsi collés au devenir de l’homme sont l’existence de Dieu, celle d’une providence et la certitude de la vie future. La conscience humaine a de toute évidence en effet, une cause extérieure à nous, sans quoi nos actes ne seraient jamais en opposition avec elle ; or cette cause extérieure où la chercher sinon dans les lois morales qu’elle possède, en vertu desquelles nos épreuves de la vie terrestre sont secourues par des aides invisibles mais présentes. Donc la voix de notre conscience est la voix du Maître astral de qui nous ne sommes sur terre pour l’instant qu’un chétif enfant, mais crée immortel à jamais. Aujourd’hui en dépit des élucubrations philosophiques d’intellectuels qui pose comme axiome : « Comment peut-on avoir une preuve de l’existence de l’au-delà si celui-ci n’est pas directement accessible ? » Cependant observons que si l’on chasse l’idée de l’au-delà, elle revient au galop, non pas comme une option extravagante, mais comme quelque chose qui donne à réfléchir sur l’existence d’une autre réalité, plus réelle que la réalité éphémère dans laquelle nous vivons… L’expression au-delà signifie selon le professeur Sève, philosophe : « Franchir une frontière, passer une limite. »
L’au-delà pour les spirites ne peut se déterminer qu’en raison de l’appui de l’expérimentation non pas provoquée mais observée par des preuves à posteriori c’est-à-dire par les analyses de l’intelligence et de l’explication en soi d’un lien.
Le monde de l’au-delà influe sur nos pensées et sur nos actions car souvent ce sont des êtres de ce monde qui nous conseillent dans une certaine limite. Ainsi avons-nous des pensées qui nous sont propres et d’autres qui nous sont suggérées, car notre âme est un Esprit qui possède le don de penser et de percevoir. N’est-il pas courant de constater que souvent plusieurs pensées nous arrivent à la fois sur un même sujet, et souvent bien contraires les unes aux autres. Il y a toujours de nous et d’eux ; c’est ce qui nous met dans l’incertitude parce que nous avons eu dans ces moments deux idées qui se combattaient… De là à penser que ces entités de l’au-delà voient tout ce que nous faisons il n’y aurait qu’un pas. Ils peuvent selon leur degré d’évolution voir puisque nous sommes sans cesse entourés par ce monde invisible mais ils ne s’intéressent que sur les choses sur lesquelles ils portent leur attention car pour celles qui leur sont indifférentes, ils ne s’en occupent pas. Observons que quand nous ne sommes pas capables de résoudre un problème, nous faisons appel à notre imagination, alors viennent les suggestions dans un temps plus ou moins long, ce sont des idées qui nous sont suggérées soit par nos esprits familiers, soit par notre guide spirituel.
S’il eut été utile que nous puissions distinguer clairement nos pensées propres de celles qui nous sont suggérées, Dieu nous en eut donné le moyen, comme il nous donne celui de distinguer le jour et la nuit. Quand une chose est dans le vague, c’est que cela doit être pour le bien. On pourrait soulever la question s’il y a de bons esprits qui nous intuitionent pour le bien, il y a aussi de mauvais qui peuvent nous perturber, nous induire en erreur, nous subjuguer ? Certes il y en a, ce sont les Esprits imparfaits de l’au-delà, comme sur terre le bien côtoie le mal, mais ce sont des instruments destinés à éprouver la foi et la constance des hommes dans le bien, car tous les Esprits sans exception doivent progresser dans la science de l’infini, c’est-à-dire dans l’Amour du créateur. C’est pour cela que nous passons par les épreuves du mal pour arriver au bien. La mission des Esprits instructeurs c’est de nous mettre dans le bon et droit chemin. Si des mauvaises influences agissent sur nous c’est que de par nos pensées propres, nos actes délibérés, nous nous déterminons en raison de notre désir de faire le mal. Dans ce cas les Esprits inférieurs viennent coopérer dans le mal que nous mettons notre propre volonté à agir dans ce sens. Si un homme est enclin au meurtre et bien il aura une présence de mauvais Esprits qui entretiendront cette pensée en lui ; mais disons qu’il y aura aussi un tas d’autres qui tâcheront de l’influencer en bien, cela rétablira la balance, mais cet homme restera toujours maître de sa décision en vertu de son libre-arbitre qui le rend entièrement responsable de ses actes…
Le seul moyen de neutraliser ces mauvaises influences c’est de faire le bien, en mettant toute notre confiance en Dieu. Cela détruira toujours l’influence des Esprits inférieurs et l’emprise qu’ils veulent prendre sur les humains. C’est une évidence que de constater expérimentalement les suggestions qui excitent en nous les mauvaises pensées de ces esprits mauvais de l’au-delà, qui soufflent la discorde entre les humains, excitants leur passion, exaltant l’orgueil.
Voilà qui justifie clairement les paroles du Maître de Galilée dans son oraison dominicale : « Seigneur ! Ne nous laissez pas succomber à la tentation, mais délivrez-nous du mal. » Nul esprit ne reçoit la mission de faire le mal ; quand il le fait, c’est de sa propre volonté, et, par conséquent, il en subit les conséquences. La divinité peut le laisser faire pour nous éprouver, mais il ne lui commande pas, c’est donc à l’homme lui-même de le repousser… Les mauvais Esprits ne font pas naître les circonstances où nous nous trouvons, ils en profitent. Il ne faut en l’occurrence jamais perdre de vue que la prière est un moyen efficace et puissant secours en tout. Dieu assiste toujours ceux qui agissent et non ceux qui se bornent à demander. Il faut donc détruire en soi la cause qui attire les entités perverses de l’au-delà. Signalons que le monde de l’au-delà est aussi visible à une quantité d’animaux. Ces faits ont été observés depuis l’antiquité et aussi au moyen-âge et aussi de nos jours par de nombreux témoignages. Les animaux voient certainement les Esprits.
L’instinct est dans toute sa force dans l’animal. Le chien, le chat, le cheval voient ou sentent les Esprits. On observe la répugnance que manifestent ces animaux à passer dans un endroit où un corps humain avait été enterré à leur insu. On dit dans l’ancienne littérature que les chiens sentent la mort, ainsi cela expliquerait le hurlement de ces derniers sous les fenêtres d’une personne expirante alors que cette personne lui était inconnue. La subtilité des sens chez l’animal, comme chez le sauvage ou l’homme primitif, suppléant chez les uns et chez les autres à l’absence ou à l’insuffisance du sens moral, est un autre point de contact. Enfin la vision spirituelle qui leur est bien évidemment commune quoique à des degrés différents vient aussi diminuer la distance qui semblait mettre entre eux et nous une barrière infranchissable. N’en concluez rien encore d’une manière absolue, mais observez attentivement les faits, étudiez le Spiritisme car c’est dans cette démarche que vous obtiendrez un jour la vérité sur les questions que vous vous posez…
« Quiconque en est témoin se prend à réfléchir, et sent le besoin de se connaître, de se juger, de s’amender. » D’autres modes de communications sont tangibles de par le sommeil et les rêves, parce que l’esprit incarné que nous sommes aspire sans cesse à la délivrance. Pendant le sommeil l’esprit n’est pas inactif, les liens qui l’unissent au corps sont relâchés et le corps n’ayant pas besoin de lui, il parcourt l’espace et entre en relation directe avec les autres esprits. Souvent l’on entend dire j’ai fait un rêve bizarre, un rêve affreux, mais qui n’a aucune vraisemblance ; c’est souvent un souvenir des lieux et des choses qu’on a vu ou qu’on verra à un autre moment. L’esprit libéré a une tendance à chercher dans le passé ou dans l’avenir.
Le sommeil est une sorte de petite mort qui permet de rejoindre la société des autres êtres supérieurs de l’au-delà. Il nous permet de causer avec eux et de s’instruire. Cet état lorsque vous en avez un souvenir agréable à votre réveil, c’est pour vous apprendre une fois de plus à ne pas craindre la mort, puisque vous mourez tous les jours selon la parole d’un saint. Ils sont vrais en ce sens qu’ils présentent des images réelles pour l’Esprit mais souvent n’ont pas de rapport avec ce qui se passe dans la vie corporelle. C’est dans certains cas un souvenir comme se peut être un pressentiment de l’avenir si Dieu le permet ou la vue de ce qui se passe à ce moment dans un autre lien et où l’esprit se transporte. Grand nombre d’humains ont eu des rêves ou des personnes en songe viennent avertir leur proche de ce qui risque de leur arriver. Que sont donc ces visions nocturnes sinon des esprits de ces êtres de l’au-delà qui viennent se communiquer à tout un chacun d’entre-nous. Quand on acquiert la certitude que ce que nous avons vu à réellement lieu n’est-ce pas la preuve que l’imagination n’y est pour rien, d’autant que cette chose n’était nullement dans notre pensée pendant la veille ? Cependant il ne faut pas négliger que pendant le sommeil, l’esprit est toujours plus ou moins sous l’influence de la matière et que par conséquent, il ne s’affranchit jamais complètement des idées terrestres ; il en résulte donc que les préoccupations de la veille peuvent donner à ce que l’on voit l’apparence de ce que l’on désire ou de ce que l’on craint ; c’est là véritablement ce que l’on peut appeler un effet de l’imagination. Quant d’autre part, il nous semble parfois entendre en nous-mêmes des mots prononcés distinctement et qui n’ont aucun rapport avec ce qui nous préoccupe, c’est l’écho d’un esprit qui veut se communiquer avec les personnes qui vivent ce phénomène.
C’est le constat que durant le sommeil on a quelquefois des idées très bonnes mais qui s’effacent de la mémoire au réveil. Ces idées appartiennent plus au monde des Esprits qu’à notre monde corporel, mais si notre corps nous empêche de les mémoriser, ces idées reviennent au moment nécessaire comme une inspiration du moment. Bien d’autres signes nous sont donnés de l’au-delà à chacun d’entre-nous de savoir les apprécier et d’en tirer une salutaire application.
Les Esprits poursuivent leur course éternelle, entraînés vers un état supérieur, livrés à des occupations diverses. L’au-delà c’est le lieu où tous les progrès sont élaborés, science à acquérir, douleur à éteindre, remords à calmer, amour des humains, expiation, dévouement, sacrifices, toutes ces forces, tous ces mobiles stimulent les Esprits, les aiguillent dans leurs futures incarnations… Dans cette immensité sans bornes, sans rives, règnent incessamment le mouvement de la vie. Tout se transforme, grandit, s’élève. L’immobilité, l’inaction, c’est le recul, c’est la mort. Sous l’impulsion de la grande loi, êtres et mondes, âmes et soleils, tout gravite et se meut dans l’orbe incommensurable tracé par la volonté divine…
Mais qu’importe le temps, puisque dans l’au-delà, il n’existe pas. Qu’importent les hommes, puisque tôt ou tard, ils reconnaîtront la vérité du règne de Dieu enfin établi sur notre terre. L’opinion universelle, voilà le juge suprême car elle se forme de toutes les opinions individuelles. Cet ensemble harmonieux se dessine, ce qui est encourageant pour notre humanité. Il n’y a donc pour aucun d’entre nous aucune raison de désespérer, quelles que soient nos tribulations présentes ou à venir puisque nous sommes immortels !

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