Et un homme dit,
« Parlez-nous de la Connaissance de soi-même »
Et il répondit, disant :
Vos cœurs connaissent en silence les secrets des jours et des nuits.
Mais vos oreilles espèrent entendre l’écho de la connaissance de votre cœur.
Vous voudriez connaître en paroles ce que vous avez toujours connu en pensée.
Vous voudriez toucher de vos doigts le corps nu de vos songes.
Et c’est bien que vous le vouliez.
La source secrète de votre âme doit jaillir et courir en murmurant vers la mer ;
Et le trésor de vos profondeurs infinies veut être révélé à vos yeux.
Mais qu’il n’y ait pas de balance pour peser votre trésor inconnu ;
Et ne recherchez pas les profondeurs de votre connaissance avec perche ou sonde.
Car le moi est une mer sans limites et sans mesures.
Ne dites pas, « J’ai trouvé la vérité », mais plutôt, « j’ai trouvé une vérité ».
Ne dites pas, » J’ai trouvé le sentier de l’âme », dites plutôt, « J’ai trouvé l’âme cheminant sur mon sentier ».
Car l’âme chemine sur tous les sentiers.
L’âme ne chemine pas sur une ligne, ni ne croît comme un roseau.
L’âme se déplie comme un lotus aux pétales innombrables.
Tiré du livre Le Prophète et le jardin du Prophète. P. 55.56.
De Khalil Gibran.

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