Le Prophète
et
Le jardin du Prophète
Et le tisserand dit, Parlez-nous de Vêtements.
Et il répondit :
Vos vêtements dissimulent une grande part de votre beauté, mais ils ne cachent pas ce qui n’est pas beau.
Et bien que vous cherchiez en vos vêtements l’abri de votre intimité, vous risquez d’y trouver un harnais et une chaîne.
Puissiez-vous rencontrer le soleil et le vent avec davantage de votre épiderme et moins de vos vêtements.
Car le souffle de la vie est dans le soleil et la main de la vie est dans le vent.
Certains d’entre vous disent : « C’est le vent du nord qui a tissé les habits que nous portons. »
Et moi je dis, Oui, c’est le vent du nord,
Mais la honte fut son métier et l’amollissement des nerfs fut son fil.
Et lorsque son travail fut accompli, il rit dans la forêt.
N’oubliez pas que la pudeur n’est qu’un bouclier contre l’oeil de l’impur.
Et quand l’impur disparaît, que devient la pudeur sinon une entrave et une souillure de l’esprit ?
Et n’oubliez pas que la terre se réjouit de sentir vos pieds nus et que les vents joueraient volontiers avec vos cheveux.
Tiré du livre Le Prophète et le jardin du Prophète. P. 36.37.
De Khalil Gibran.

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