Notons que la science a toujours beaucoup de difficultés à définir et caractériser la mort. Il n’existe pas de définition de la mort qui fasse consensus. Cela est dû notamment aux techniques de réanimation et aux problématiques de la transplantation d’organes.
Plus qu’une crise instantanée, la mort du corps est un processus à plusieurs étapes : clinique, cérébrale, physiologique, biologique, fonctionnelle. Pour ce qui est de la partie spirituelle, ce qu’on sait des expériences de mort imminente est qu’elle se fait en plusieurs étapes. Pour les tibétains, le processus peut même prendre jusque 49 jours.
La science a montré en 2014 avec l’étude de Sam Parnia que l’état de conscience dure plusieurs minutes après l’arrêt du cœur (3 minutes en moyenne), alors que le cerveau s’est arrêté au bout de 30 secondes environ . En 2012, on pensait que ce n’étaient que 15 secondes environ. La mort apparaît de plus en plus comme un processus réversible, sans que le moment critique ne soit clairement défini.
Le spiritualité, quant à elle, voit dans la mort un processus plus ou moins long de séparation entre un esprit et son corps et en décrit précisément de nombreux aspects :
La confiance dans la vie future n’exclut pas les appréhensions du passage de cette vie dans l’autre. Beaucoup de gens ne craignent pas la mort pour la mort elle-même ; ce qu’ils redoutent, c’est le moment de la transition. Souffre-t-on ou ne souffre-t-on pas dans la traversée ? c’est là ce qui les inquiète ; et la chose en vaut d’autant mieux la peine que nul n’y peut échapper. On peut se dispenser d’un voyage terrestre ; mais ici, riches comme pauvres, doivent franchir le pas, et s’il est douloureux, ni le rang, ni la fortune n’en sauraient adoucir l’amertume.
L’extinction de la vie organique amène la séparation de l’âme et du corps par la rupture du lien fluidique qui les unit ; mais cette séparation n’est jamais brusque ; le fluide périsprital se dégage peu à peu de tous les organes, de sorte que la séparation n’est complète et absolue que lorsqu’il ne reste plus un seul atome du périsprit uni à une molécule du corps. La sensation douloureuse que l’âme éprouve à ce moment est en raison de la somme des points de contact qui existent entre le corps et le périsprit, et du plus ou moins de difficulté et de lenteur que présente la séparation. Il ne faut donc pas se dissimuler que, selon les circonstances, la mort peut être plus ou moins pénible. Ce sont ces différentes circonstances que nous allons examiner.
L’état moral de l’âme est la cause principale qui influe sur le plus ou moins de facilité du dégagement. L’affinité entre le corps et le périsprit est en raison de l’attachement de l’Esprit à la matière ; elle est à son maximum chez l’homme dont toutes les préoccupations se concentrent sur la vie et les jouissances matérielles ; elle est presque nulle chez celui dont l’âme épurée s’est identifiée par anticipation avec la vie spirituelle. Puisque la lenteur et la difficulté de la séparation sont en raison du degré d’épuration et de dématérialisation de l’âme, il dépend de chacun de rendre ce passage plus ou moins facile ou pénible, agréable ou douloureux.
L’Esprit s’attache d’autant plus à la vie corporelle qu’il ne voit rien au-delà ; il sent qu’elle lui échappe, et il veut la retenir ; au lieu de s’abandonner au mouvement qui l’entraîne, il résiste de toutes ses forces ; il peut ainsi prolonger la lutte pendant des jours, des semaines et des mois entiers. Sans doute, à ce moment, l’Esprit n’a pas toute sa lucidité ; le trouble a commencé longtemps avant la mort, mais il n’en souffre pas moins, et le vague où il se trouve, l’incertitude de ce qu’il en adviendra de lui, ajoutent à ses angoisses. La mort arrive, et tout n’est pas fini ; le trouble continue ; il sent qu’il vit, mais il ne sait si c’est de la vie matérielle ou de la vie spirituelle ; il lutte encore jusqu’à ce que les dernières attaches du périsprit soient rompues. La mort a mis un terme à la maladie effective, mais elle n’en a point arrêté les suites ; tant qu’il existe des points de contact entre le corps et le périsprit, l’Esprit en ressent les atteintes et en souffre.
Bien différente est la position de l’Esprit dématérialisé, même dans les plus cruelles maladies. Les liens fluidiques qui l’unissent au corps étant très faibles, se rompent sans aucune secousse ; puis sa confiance en l’avenir qu’il entrevoit déjà par la pensée, quelquefois même en réalité, lui fait envisager la mort comme une délivrance et ses maux comme une épreuve ; de là, pour lui, un calme moral et une résignation qui adoucissent la souffrance. Après la mort, ces liens étant à l’instant même rompus, aucune réaction douloureuse ne s’opère en lui ; il se sent, à son réveil, libre, dispos, soulagé d’un grand poids, et tout joyeux de ne plus souffrir.
Dans la mort violente, les conditions ne sont pas exactement les mêmes. Aucune désagrégation partielle n’a pu amener une séparation préalable entre le corps et le périsprit ; la vie organique, dans toute sa force, est subitement arrêtée ; le dégagement du périsprit ne commence donc qu’après la mort, et, dans ce cas comme dans les autres, il ne peut s’opérer instantanément. L’Esprit saisi à l’improviste, est comme étourdi ; mais sentant qu’il pense, il se croit encore vivant, et cette illusion dure jusqu’à ce qu’il se soit rendu compte de sa position. Cet état intermédiaire entre la vie corporelle et la vie spirituelle, est un des plus intéressants à étudier, parce qu’il présente le singulier spectacle d’un Esprit qui prend son corps fluidique pour son corps matériel, et qui éprouve toutes les sensations de la vie organique. Il offre une variété infinie de nuances selon le caractère, les connaissances et le degré d’avancement moral de l’Esprit. Il est de courte durée pour ceux dont l’âme est épurée, parce que chez eux il y avait un dégagement anticipé dont la mort, même la plus subite, ne fait que hâter l’accomplissement ; chez d’autres, il peut se prolonger pendant des années. Cet état est très fréquent, même dans les cas de mort ordinaire, et n’a, pour quelques-uns, rien de pénible suivant les qualités de l’Esprit ; mais pour d’autres, c’est une situation terrible. C’est dans le suicide surtout que cette position est le plus pénible. Le corps tenant au périsprit par toutes ses fibres, toutes les convulsions du corps se répercutent dans l’âme qui en éprouve d’atroces souffrances.
– L’état de l’Esprit au moment de la mort peut se résumer ainsi :
L’Esprit souffre d’autant plus que le dégagement du périsprit est plus lent ; la promptitude du dégagement est en raison du degré d’avancement moral de l’Esprit ; pour l’Esprit dématérialisé dont la conscience est pure, la mort est un sommeil de quelques instants, exempt de toute souffrance, et dont le réveil est plein de suavité.
Pour travailler à son épuration, réprimer ses tendances mauvaises, vaincre ses passions, il faut en voir les avantages dans l’avenir ; pour s’identifier avec la vie future, y diriger ses aspirations et la préférer à la vie terrestre, il faut non seulement y croire, mais la comprendre ; il faut se la représenter sous un aspect satisfaisant pour la raison, en complet accord avec la logique, le bon sens et l’idée que l’on se fait de la grandeur, de la bonté et de la justice de Dieu. De toutes les doctrines philosophiques, le Spiritisme est celle qui exerce, sous ce rapport, la plus puissante influence par la foi inébranlable qu’il donne.
Le spirite sérieux ne se borne pas à croire ; il croit parce qu’il comprend, et il comprend parce qu’on s’adresse à son jugement ; la vie future est une réalité qui se déroule sans cesse à ses yeux ; il la voit et la touche pour ainsi dire à tous les instants ; le doute ne peut entrer dans son âme. La vie corporelle si limitée s’efface pour lui devant la vie spirituelle qui est la véritable vie ; de là le peu de cas qu’il fait des incidents de la route et sa résignation dans les vicissitudes dont il comprend la cause et l’utilité. Son âme s’élève par les rapports directs qu’il entretient avec le monde invisible ; les liens fluidiques qui l’attachent à la matière s’affaiblissent, et ainsi s’opère un premier dégagement partiel qui facilite le passage de cette vie en l’autre. Le trouble inséparable de la transition est de courte durée, parce que, aussitôt le pas franchi, il se reconnaît ; rien ne lui est étranger ; il se rend compte de sa situation.
La spiritualité n’est assurément pas indispensable à ce résultat ; aussi n’a-t-il pas la prétention d’assurer seul le salut de l’âme, mais il le facilite par les connaissances qu’il procure, les sentiments qu’il inspire et les dispositions dans lesquelles il place l’Esprit, à qui il fait comprendre la nécessité de s’améliorer. Il donne en outre, à chacun, les moyens de faciliter le dégagement des autres Esprits au moment où ils quittent leur enveloppe terrestre, et d’abréger la durée du trouble par la prière et l’évocation. Par la prière sincère, qui est une magnétisation spirituelle, on provoque une désagrégation plus prompte du fluide périsprital ; par une évocation conduite avec sagesse et prudence, et par des paroles de bienveillance et d’encouragement, on tire l’Esprit de l’engourdissement où il se trouve, et on l’aide à se reconnaître plus tôt ; s’il est souffrant, on l’excite au repentir qui seul peut abréger les souffrances.
Voici les détails fondamentaux sur lesquels se trouvent d’accord les Esprits dans la majorité de leurs messages, exception faite des exceptions inévitables qui confirment la règle. Ces exceptions peuvent parfois modifier, raccourcir, en éliminer quelques-unes des expériences habituelles inhérentes à la crise de la mort ou bien produire d’autres expériences inhabituelles dans la partie initiale de l’expérience spirituelle.
Voici donc les points d’accord.
Les Esprits affirment :
– Tous s’être retrouvés en forme humaine dans le monde spirituel.
– Avoir ignoré pendant quelque temps, ou même pour longtemps, qu’ils étaient morts (il y a cependant des exceptions pour les Esprits ayant une bonne évolution spirituelle).
– Être passés, au cours de la crise pré-agonique, ou peu après, par l’épreuve de la réminiscence synthétique de tous les événements de leur existence (vision panoramique ou épilogue de la mort).
– Avoir été accueillis dans le monde spirituel par les Esprits de personnes de leur famille et de leurs amis décédés.
– Être passés, presque tous, par une phase plus ou moins longue de sommeil réparateur.
– S’être retrouvés dans un milieu spirituel radieux ou merveilleux (dans le cas de désincarnés moralement normaux) ou dans un milieu ténébreux et oppressant (dans le cas de désincarnés moralement dépravés).
– Avoir trouvé que le milieu spirituel était un nouveau monde objectif, substantiel, réel, analogue au milieu terrestre spiritualisé.
– Avoir appris que cela était dû au fait que, dans le monde spirituel, la pensée constitue une force créatrice, au moyen de laquelle tout Esprit existant dans le « plan astral » peut reproduire autour de lui le milieu de ses souvenirs.
– N’avoir pas tardé à apprendre que la transmission de la pensée constituait le langage spirituel, quoique les Esprits nouveaux venus s’illusionnent et croient parler au moyen de la parole.
– Avoir constaté que, grâce à la faculté de la vision spirituelle, on était en mesure de percevoir les objets d’un côté, à l’intérieur et à travers eux.
– Avoir constaté que les Esprits peuvent se transférer instantanément d’un endroit à un autre, même très éloigné, grâce à un acte de volonté. Ce qui n’empêchait pas qu’ils pussent aussi se promener dans le milieu spirituel ou voler à quelque distance du sol.
– Avoir appris que les Esprits des décédés gravitent fatalement et automatiquement vers les sphères spirituelles qui leur conviennent, grâce à la « loi de l’affinité ».
Tels sont les douze détails fondamentaux sur lesquels tous les Esprits qui se communiquent se trouvent d’accord. Je remarquerai qu’il suffit de les analyser l’un après l’autre, puis dans leur ensemble, pour se convaincre qu’ils présentent aux incarnés un tableau schématique complet des événements que connaissent tous les humains au cours de la crise de la mort et des impressions qui nous attendent à notre arrivée dans le milieu spirituel. Par contre, il n’existe pas dans les récits en question un seul élément important dans lequel les Esprits qui se communiquent à nous, diffèrent entre eux de manière à nous faire considérer l’élément dont il s’agit, comme étant contradictoire. Cette constatation revêt une valeur théorique immense en faveur de l’origine authentiquement spirite des « révélations transcendantales » prises dans leur ensemble.
Ajoutons que les cas que je viens de citer, outre les concordances sur les détails fondamentaux, présentent d’autres concordances de nature secondaire qui, ainsi que je l’ai fait remarquer, sont théoriquement plus importantes que les concordances primaires. Il devient en effet de plus en plus malaisé de les expliquer par des coïncidences fortuites ou par de la cryptomnésie (1) au fur et à mesure que les détails dont il s’agit concernent des incidents toujours plus insignifiants, inattendus ou étranges.
Parmi les détails secondaires rencontrés :
– Les défunts qui se communiquent sont d’accord pour affirmer que les Esprits des personnes mortes auxquelles nous avons été liées dans la vie interviennent pour accueillir et guider les nouveaux désincarnés, avant que la phase du « sommeil réparateur » n’ait commencé.
– Lorsque les Esprits racontent avoir vu leur cadavre sur le lit de mort, ils parlent généralement du phénomène du corps éthérique qui s’est condensé au-dessus du corps somatique. Ce détail concorde, la plupart du temps, avec ce qu’ont affirmé les médiums voyants qui ont pu se trouver au chevet de mourants.
– Ils disent d’un commun accord que, de même qu’il ne peut pas y avoir des individualités vivantes absolument identiques, de même il ne peut exister des individualités désincarnées identiques au point de devoir parcourir la même échelle d’élévation spirituelle. Il s’ensuit que, même pour ce qu’on appelle des « âmes jumelles » de l’existence terrestre, le moment arrive où elles doivent se séparer dans le monde spirituel, quoiqu’elles puissent toujours se revoir quand elles le désirent.
– Ils se trouvent d’accord pour affirmer que bien que les Esprits soient à même de créer plus ou moins bien, par la force de la pensée, ce qu’il leur faut, quand il s’agit d’œuvres complexes et importantes, la tâche est confiée à des groupes d’Esprits spécialisés.
– Ils sont unanimes à affirmer que les Esprits des défunts dominés par des passions humaines demeurent attachés au milieu dans lequel ils ont vécu – ceci pour une période de temps plus ou moins longue. Il s’ensuit que, ne pouvant pas jouir de l’avantage du sommeil réparateur, ils persistent dans l’illusion de se croire encore vivants, bien qu’en proie à un rêve bizarre ou à un cauchemar oppressant. Dans ce cas, ils deviennent souvent des Esprits « obsesseurs ».
– Ils nous apprennent unanimement que, dans le monde spirituel, les Esprits hiérarchiquement inférieurs ne peuvent apercevoir les Esprits qui leur sont supérieurs, ceci en raison de la tonalité vibratoire différente de leurs « corps éthériques ».
– Ils tombent d’accord pour affirmer que les crises déchirantes de douleur qui ont lieu fréquemment au lit de mort, non seulement sont pénibles aux Esprits des défunts mais elles les empêchent d’entrer en rapport avec les personnes qui leur ont été chères et les retiennent dans le milieu terrestre.
– Enfin, ils n’ont qu’une voix pour affirmer que quelquefois, lorsqu’ils se trouvent seuls et en proie à des incertitudes et des perplexités de toutes sortes, ils perçoivent une voix qui leur parvient de loin et les conseille sur ce qu’ils doivent faire. C’est une voix provenant d’Esprits protecteurs qui, ayant perçu leurs pensées par télépathie, s’empressent de transmettre leurs conseils.
On ne peut s’empêcher de se rendre compte que les concordances entre détails secondaires de cette sorte ne peuvent être expliquées par quelque théorie que ce soit sauf à dire que les personnalités médiumniques, étant effectivement des Esprits trépassés, relatent des circonstances véridiques qui sont communes à l’expérience de tous. Dans ce cas, le fait de concordances dans les révélations transcendantales n’impliquerait pas d’énigme à résoudre. Et tout s’expliquerait de la façon la plus simple et naturelle.
Cette conclusion se dessine déjà comme rationnellement inévitable. Il nous reste toutefois encore à lever le problème suivant : c’est-à-dire la possibilité que ces concordances puissent être attribuées à des « coïncidences fortuites » ou à des réminiscences subconscientes de connaissances acquises par les médiums (cryptomnésie).
J’exclus l’hypothèse des « coïncidences fortuites » qui ne tient pas face à la nature des concordances signalées, surtout si l’on songe que leur efficacité démonstrative revêt un caractère cumulatif. Reste 1’hypothèse selon laquelle les médiums auraient appris d’avance les renseignements qu’ils donnent sur le monde spirituel – dans ces conditions, même s’ils ne s’en souvenaient plus, il faudrait supposer que ces informations ont émergé de leur subconscient par suite des conditions médiumniques. On peut combattre cette hypothèse par de nombreuses objections – réfutations – dont voici la première : il serait absolument arbitraire et contraire à la logique de supposer que tous les médiums par lesquels les messages ont été obtenus dussent se trouver en des conditions d’érudition complète relativement à la doctrine spirite. Le bon sens suffirait a priori pour démontrer que cette thèse n’est pas soutenable. En tout cas, les faits montrent à posteriori qu’elle est erronée.
Le phénomène d’éveil de la conscience, après le processus de la mort physique, intervient en fonction de la conduite tenue durant l’existence corporelle.
Naturellement, la période de fixation des idées et des expériences durant la réincarnation est consécutive à l’anesthésie qui perdure dans les centres de la mémoire, lorsque les liens charnels se rompent.
Par-delà les états normaux découlant du for intérieur de chacun, la longue ou brève période d’imprégnation laisse des marques caractéristiques dont l’être spirituel ne se libère qu’au travers d’une thérapie spécialisée…
Si l’on considère que la réincarnation s’opère au fil des années, où l’énergie spirituelle se plonge dans les cellules organiques, puissamment immergée dedans, dès que les liens matériaux se rompent, la désintoxication n’intervient qu’avec l’aide du temps, à quelques exceptions près.
Les graves maladies, qui permettent de faire mûrir l’amour et la soumission aux lois de la vie, facilitent l’éveil dans l’Au-delà, offrant responsabilité et conscience.
Les actes d’abnégation et la culture des vertus permettent, également, de se libérer des fluides physiques, affranchissant la pensée qui aspire à de plus amples horizons de beauté et de paix, hâtant la lucidité de celui qui ne fixe pas sa pensée dans des réminiscences fortes et désagrégeantes provenant du corps somatique.
Ainsi, un esprit libéré il y a peu se réveille petit à petit, en expérimentant les sensations qui lui étaient les plus communes et en ressentant les impressions les plus fortes qui l’affectaient physiologiquement.
Lentement, et grâce à l’assistance qu’il reçoit, il commence à se souvenir des événements les plus importants, se souvenant mentalement de sa désincarnation et en s’adaptant au nouvel habitat où il se trouve.
Une fois le choc émotionnel vaincu, prenant conscience de la mort, au cas où il ne se serait pas préparé à cet événement inévitable, il se souvient des événements prédominants de sa vie et, avec une insistance compatible, il traversera une phase de convalescence qui le conduira à une période d’équilibre et de bien-être.
Ceci étant, les souvenirs sont imprécis, laissant de côté d’innombrables événements parce que de moindre importance, et établissant un lien psychique naturel avec les membres de la famille, les proches et les ennemis, les actes heureux et les actes nocifs…
Mourir, ce n’est pas se consumer, c’est se métamorphoser.
Ce phénomène biologique, qui intervient dans l’aire organique, est un événement qui diffère beaucoup dans le domaine spirituel.
Selon l’évolution morale, chaque désincarné reproduit le comportement qui lui était habituel, le conduisant à déployer un grand effort pour parvenir à se libérer, comme cela se passe sur Terre lors des processus postopératoires.
De cette manière, l’acquisition des souvenirs provenant de vies antérieures n’intervient qu’après une très longue période, au moment où leur connaissance ne viendra pas perturber la marche du progrès de l’individu.
Parfois, afin qu’une connaissance lucide puisse acquérir la mémoire du passé, des moyens magnétiques et chirurgicaux sont utilisés sur le patient spirituel afin qu’il puisse s’approprier le souvenir d’événements utiles à son processus illuminateur, pour qu’il puisse comprendre ses problèmes de comportement et qu’il puisse s’approprier la compréhension des phénomènes, nécessaire à son évolution.
Il faut donc que l’homme prenne l’habitude salutaire de réfléchir à la mort, de se détacher des biens superflus et des valeurs qui le perturbent, que ce soit dans les domaines affectifs ou sociaux, financiers ou idéalistes…
À mesure que l’on réfléchit à l’immortalité et que l’on en vient à prendre conscience du caractère transitoire du corps, plus seront faciles le détachement, l’abandon, le dépassement des liens matériels qui prédominent dans les réminiscences après la mort.
En réfléchissant à la vie spirituelle, la créature aspire à la conquérir et lutte à cet effet, de sorte que lorsqu’elle est confrontée à la mort du corps, elle s’adapte plus facilement et s’ouvre avec espérance aux conquêtes édifiantes, dépassant les limites du temps et de l’espace, pour en venir à vivre un présent, un hier et un lendemain enrichis par les bons souvenirs qui la pousseront sur le chemin de la liberté responsable, tant espérée.

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