Comment définir le coma ?
Le coma est une condition clinique caractérisée par une inconscience complète, tant en relation à soi-même, qu’envers l’environnement extérieur. Dans le coma, l’individu présente un effondrement des mécanismes qui maintiennent la conscience.
La conscience humaine peut être divisée en deux composantes distinctes : le niveau et le contenu. Le niveau de conscience est le degré d’alerte de la personne. C’est lorsque la personne est « éveillée » à ce qui se passe autour d’elle. Le contenu de la conscience est la somme des « connaissances » que possède la personne sur la situation où elle se trouve à un moment donné.
Le contenu de la conscience est représenté par les fonctions du cortex cérébral, dépendant ainsi du fonctionnement des hémisphères cérébraux, De son côté, le niveau de conscience dépend, en plus des hémisphères cérébraux, du fonctionnement de structures localisées dans le tronc encéphalique, connues comme le Système Réticulaire Activateur Ascendant (SRAA).
Un patient dans le coma peut retrouver la conscience, évoluer vers la mort ou rester inconscient. Après une période de 30 jours dans le coma, on dit que le patient se trouve dans un état végétatif. Dans cette situation, il retrouve le cycle sommeil-éveil (il dort et ouvre les yeux spontanément), respire sans appareils, bien qu’il reste inconscient, du point de vue de la médecine.
Qu’est-ce qui peut amener une personne à tomber dans un état de coma ?
Le coma a plusieurs étiologies, les plus courantes étant les causes traumatiques, qui arrivent plus fréquemment chez les jeunes adultes (accidents de la circulation, chutes, agressions), et les Accidents Vasculaires Cérébraux (AVCs), populairement appelés attaques cérébrales, qui arrivent plus fréquemment chez les personnes plus âgées. D’autres causes importantes sont les tumeurs cérébrales, les maladies dégénératives du cerveau, les intoxications, les encéphalopathies découlant de l’arrêt cardiaque, les maladies infectieuses et les causes métaboliques (découlant de l’excès ou de la réduction de substances qui peuvent affecter le fonctionnement normal de l’encéphale).
Comment l’esprit reste-t-il “emprisonné” dans un corps inerte ? Perçoit-il ce qui se passe autour de lui ?
Dans l’état comateux, où se trouve le psychosoma du malade ? Auprès du corps physique ou éloigné de lui ?
Dans l’état de coma, l’emprisonnement du corps spirituel à la structure physique, ou sa libération partielle, dépend de la situation mentale du malade.
Un esprit, à un niveau d’évolution plus élevé, peut avoir des liens avec le corps physique plus “relâchés” et, dans cet état, vivre des expériences dans le plan supérieur de la vie, avec des incursions dans le monde spirituel, pendant que son corps physique reste alité dans une situation d’inconscience apparente.
Dans une situation différente, des esprits moins évolués moralement pourront probablement être dans une situation d’ « emprisonnement » spirituel, dans laquelle l’esprit voit tout ce qui se passe avec lui et autour de lui, mais n’a pas l’instrument physique pour répondre aux situations auxquelles il fait face. On peut aussi trouver une situation intermédiaire, où l’esprit vit dans le monde spirituel et aussi dans le monde physique, lié à son corps organique. Quelle que soit la situation vécue par l’esprit dans le coma, elle représente une épreuve pour la famille et pour les personnes impliquées dans les soins à cet être.
Quelle est la vision de la médecine traditionnelle au sujet des patients dans un coma prolongé ?
Il y a un concept, dans la médecine, selon lequel un patient en état végétatif est inconscient, bien qu’il n’y en ait aucune preuve. Des études avec une grande casuistique démontrent que des patients dans le coma pendant plus d’un an (état végétatif persistant), retrouvent difficilement la conscience. Un grand nombre de médecins est favorable à l’euthanasie des patients dans cet état.
En 1989, l’Académie Américaine de Neurologie (2) a publié une position favorable à l’euthanasie des patients en état végétatif persistant, en définissant que l’alimentation et l’hydratation de ces patients était un acte médical et, en tant que tel, pouvaient être suspendus, au cas où la famille le demande par écrit. Le Collège Royal de Médecins du Royaume Uni a pris une décision semblable à celle des américains. Cette position se reflète progressivement dans le Système Judiciaire de quelques pays occidentaux, qui autorisent déjà l’euthanasie passive, par la suspension de l’alimentation et de l’hydratation de patients dans un état végétatif, lorsque demandé par la famille ou par le responsable légal.
Quel est l’état des recherches sur la conscience des patients dans le coma ?
Le diagnostic d’inconscience est basé sur la réponse du patient à des stimulations tactiles, auditives e visuelles faites par l’examinateur. Si le patient ne présente pas de signes externes de réactions motrices, comme le mouvement de membres et de muscles du visage, ou une expression des yeux, il est considéré inconscient. Avec l’apparition de nouveaux examens d’imagerie, qui permettent d’identifier des zones du cerveau qui fonctionnent en réponse à certaines stimulations externes, on tente de perfectionner le diagnostic d’inconscience.
Une publication médicale qui est venue ébranler ce concept a été divulguée en septembre 2006, dans la Revue Science . Le neuroscientifique Adrian Owen et son équipe de l’Université de Cambridge, au Royaume Uni, décrivent l’utilisation de la Résonance Magnétique Fonctionnelle (IRM) pour examiner la fonction du cerveau d’une jeune femme de 23 ans avec un traumatisme crânien sévère, suite à un accident de circulation. Cinq mois après l’accident, la jeune femme remplissait les critères cliniques pour le diagnostic d’état végétatif. Cependant, son cerveau dénota une activité similaire à celle d’un groupe de contrôle composé d’individus sains – lorsque des phrases étaient prononcées pendant l’examen de neuro-image. Les mesures indiquaient que la patiente en état végétatif avait retenu une certaine aptitude à analyser le langage.
Pendant la cartographie cérébrale, l’équipe médicale a demandé à la patiente de s’imaginer réaliser des actions, comme jouer au tennis et marcher chez elle. Il y a eu un signal d’activité dans les régions du cerveau associées à ces activités motrices, et ces signaux étaient très semblables à ceux des personnes saines. L’équipe d’Owen en a conclu que la patiente maintenait un certain niveau de conscience, même sans pouvoir communiquer depuis l’accident. « La décision de coopérer, en imaginant certaines tâches lorsque sollicitées, représente clairement un acte intentionnel », affirma le Dr. Adrien Owen.
Suite à cette publication, plusieurs autres études avec l’IRM ont été réalisées, principalement par le groupe du Dr. Adrian Owen e Martin Coleman, de l’Université de Cambridge, élargissant l’étude à un plus grand groupe de patients dans un état végétatif (4, 5).
En février 2010, la revue renommée New England Journal of Medicine a publié un résumé (6) d’une étude conjointe impliquant des neuroscientifiques de l’Université de Cambridge (Royaume Uni) et de l’Université de Liège (Belgique) sur 54 patients en état végétatif. Dans cette étude, les médecins ont posé des questions aux patients dans le coma et leur ont demandé de s’imaginer jouer au tennis, si la réponse était oui, ou marcher chez eux, si la réponse était non. Cinq patients ont activé des régions cérébrales similaires aux individus avec des contrôles normaux, représentant une réponse correcte à des questions personnelles et que seules des personnes conscientes pouvaient le faire.
Un tel fait démontre que la seule évaluation clinique est insuffisante pour déterminer si un patient est inconscient, et pour cette raison, les auteurs suggèrent que des examens d’imagerie peuvent être des instruments importants pour la détermination du degré d’inconscience, tout comme pour le pronostic de patients dans cette situation.
Ce qui est en jeu est la notion de conscience dans un état végétatif. Est-ce que le patient comprend les paroles des médecins, infirmiers et soignants ? Est-ce qu’il ressent l’affection des membres de sa famille ?
Comment la spiritualité peut-elle aider à comprendre l’épreuve du patient et des membres de sa famille ?
La spiritualité révèle que rien ne nous arrive par hasard. Tout est expliqué par la loi de cause à effet. Le coma, par exemple, est une situation qui concerne une épreuve pour l’Esprit qui habite le corps, inconscient, tout comme pour les personnes proches de cet être, car, ayant enfreint les Lois de Dieu dans le passé, elles devront faire face à cette situation qui comprend les soins au patient, ce qui, convenons-en, n’est pas une tâche facile. Fuir de la responsabilité de prendre soin d’un membre de la famille dans le coma, en faisant appel à l’euthanasie pour résoudre la souffrance occasionnée, signifie abandonner une occasion d’ajustement avec la Justice Divine.
Elle considère la vie comme un bien majeur et est contre l’euthanasie, quelle que soit la situation.
Le rôle de la famille est d’offrir à l’être dans ces conditions les soins nécessaires, le confort, la tendresse, la solidarité et l’amour.
Je me rappelle d’un reportage publié dans une revue hebdomadaire, que j’ai lu il y a quelques années, qui citait une famille de fils d’immigrants japonais, à São Paulo, dont le patriarche avait été victime d’un AVC et a évolué vers un état végétatif persistant. La famille s’est unie pour les soins à leur être cher. Ils étaient sept enfants, mariés, qui se relayaient pour les soins à leur père. Tous les jours, l’un des enfants, belles-filles ou gendres assuraient les besoins du malade, se répartissant les tâches. Certains week-ends, la famille se réunissait et montait un véritable apparat pour lever leur père pour se promener et visiter des endroits où il aimait se rendre avant l’accident.

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